La culture réseau au service des malades du cancer

Les réseaux étaient dans l’air du temps, les chefs de service ont donc préféré formaliser davantage leur travail de coopération. C’est, en résumé, ainsi qu’est né le réseau de cancérologie Onconord, il y a près de douze ans. Initié par les hôpitaux locaux de Gonesse et Saint-Denis et le centre de radiologie privé de Sarcelles, le réseau couvre aujourd’hui tous les établissements de l’est du Val-d’Oise, une petite part de la Seine-Saint-Denis et quelques établissements de l’AP-HP. Avec, depuis l’origine, la même volonté : « L’amélioration de la qualité de la prise en charge des patients atteints de cancer et/ou nécessitant des soins palliatifs, en améliorant les pratiques professionnelles. »

Les protocoles

Au départ, le réseau a principalement travaillé à la mise en place de protocoles. « L’idée était que tout malade ait droit à la même qualité de prise en charge, de soins et de traitement, quel que soit l’endroit où il est accueilli », explique Marie-Thérèse Garnier, infirmière coordinatrice d’Onconord. Mais lisser les disparités n’était pas le seul défi.

Avec le premier plan cancer, un important travail a été engagé en matière d’annonce de la maladie. Mme Garnier, responsable de la formation des paramédicaux, est ainsi intervenue auprès des professionnels de santé de cancérologie, mais pas uniquement. En effet, le réseau comprend également des services de soins palliatifs, très concernés par la prise en charge des patients atteints de cancer, ainsi que des professionnels libéraux. « J’interviens auprès de tous les professionnels du territoire, qu’ils soient adhérents ou non au réseau. L’intérêt est de mixer les professionnels, en associant des psychologues avec des aides-soignants, des infirmiers, des intervenants en HAD, en hôpital public ou privé, des infirmiers libéraux… C’est extrêmement riche car cela permet de réfléchir au regard de ce que chacun vit. Et cela contribue à lever des a priori sur le secteur public ou privé… »

Culture réseau

Pour Marie-Thérèse, la force d’Onconord est d’avoir réussi à créer cette culture réseau. « Les infirmières libérales nous appellent souvent pour un conseil, une information, une demande de soins de support. De plus, ajoute-t-elle, nous effectuons un gros travail envers les médecins généralistes pour ne pas qu’ils soient dépossédés de leur patient. » Le réseau encourage par exemple les cancérologues à téléphoner au généraliste pour l’annonce du diagnostic. De même, l’équipe mobile de soins palliatifs, qui assure des consultations de soins de support, constituée d’un binôme médecin/infirmière, termine en général son intervention par un appel au médecin généraliste. Autre initiative originale : le réseau accueille dans ses bureaux de Sarcelles des consultations de psychologues gratuites. « Les psychologues ont souhaité proposer un lieu d’écoute pour les patients qui ne souhaitent pas être suivis dans l’établissement où ils sont pris en charge », détaille Marie-Thérèse Garnier. Les consultations, ouvertes aux malades et à leur famille, sont gratuites.

Prescriptions en ligne

Sur son site Internet, Onconord met à disposition des outils et informations précieux à destination du grand public et des professionnels. Dans sa partie “info pro”, on trouve ainsi un “calendrier des activités” qui recense les formations, réunions scientifiques, des informations courantes, ainsi que des comptes rendus de réunion. La rubrique “outils” répertorie des modèles de réunion de concertation pluridisciplinaire, de projet personnalisé de soins, des indications sur le dispositif d’annonce, de dossier commun d’admission en unité de soins palliatifs et des ordonnances type pour la prescription de matériel, de kinésithérapie, de produits en pharmacie ou encore de soins infirmiers. Sur Internet comme sur le terrain, le réseau intervient ainsi en soutien aux professionnels en place, et non en substitution.