PRÉVENTION → Un rapport publié par le partenariat Roll Back Malaria atteste de l’efficacité des programmes de prévention du paludisme dans le but, notamment, d’atteindre plusieurs des objectifs du millénaire pour le développement dont la date butoir est fixée à 2015.
À quelques semaines du lancement de la troisième campagne de levée de fonds du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, quelque 109 pays souffrent encore d’un paludisme endémique, rappelle le Dr Jan Van Erps, conseiller du partenariat Roll Back Malaria à Genève, « et le 109e, c’est la France, via ses territoires d’outre-mer ».
Avec quatre parasites identifiés à ce jour et soixante espèces de moustiques anophèles vecteurs, la lutte contre ce fléau responsable de 20 % de la mortalité infantile en Afrique nécessite une coordination mondiale soutenue par des investissements massifs. En 2008, l’Afrique a représenté 85 % des 243 millions de cas de paludisme et 91 % des décès liés à cette maladie. Le premier plan d’action mondial, adopté en 2005, porte néanmoins ses fruits, grâce à l’effort financier dont il s’est accompagné : de 200 millions de dollars en 2004 à près d’1,5 milliard en 2009. Le nombre de cas a pu être réduit de 50 % dans 38 pays, dont neuf africains.
Il reste cependant fort à faire, notamment au Nigéria qui représentait à lui seul 23 % des cas mondiaux en 2009 et plus d’un quart des décès. À ce jour, la prévention repose essentiellement sur l’usage de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (Milda). S’il en existe une vingtaine de marques différentes sur le marché, rappelle le Dr Zinga Nkuni, administrateur santé au département de lutte contre le paludisme à l’OMS, seules neuf figurent sur la liste des Milda recommandées par l’OMS.
L’un des enjeux actuels de la lutte contre le paludisme consiste à circonscrire, en Asie du Sud-Est, les potentiels foyers de résistance à l’artémisinine. Sur le plan vaccinal, une quarantaine de candidats-vaccins sont actuellement en développement dans les laboratoires, mais aucun ne sera disponible avant au moins 2015, selon les experts. Le plus avancé, actuellement testé en phase 3 dans sept pays africains, est loin d’avoir l’efficacité du vaccin contre la rougeole, déplore le Dr Van Erps, même si c’est le premier à « sauver des vies ».