MISSIONS → La loi HPST oblige les établissements à adopter une stratégie exigeante dans la lutte contre les événements indésirables associés aux soins.
Obligation de transparence, information et participation des patients, éducation thérapeutique… Promulguée en juillet 2009, la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) crée un environnement contraignant pour les établissements de santé, à qui une mission de gestion des risques est désormais confiée.
Comme le note Jean-René Ledoyen, directeur des soins au CHU de Rennes, la déclaration des événements indésirables dans les établissements de santé a déjà permis d’identifier progressivement les risques liés aux soins et d’améliorer la prévention : « Parmi les causes identifiées, on retrouve le parcours inadapté du patient, le non-respect de la procédure de mise en œuvre d’un traitement, des prescriptions parfois mal interprétées par l’infirmière ou des pratiques organisationnelles au sein d’une unité qui peuvent être sources de stress et de tensions », énumère-t-il.
Au CHU de Rennes, trois axes de réflexion ont été déployés pour prévenir le risque : « Fluidifier le parcours du patient, sécuriser le circuit du médicament et mieux coordonner les organisations médicales et paramédicales. » Aux infirmières et aux cadres, Jean-René Ledoyen demande d’exprimer leurs difficultés et d’apprendre à “dire non” à certains types d’organisations lorsque c’est nécessaire, pour permettre à ceux-ci d’évoluer. « Pour avoir un système sûr, il faut un système normé, il ne faut pas une culture de diva, mais une culture d’acteurs équivalents, où l’on écoute ce que tout le monde a à dire dans le champ où il est légitime, jusqu’au brancardier. Il faut aussi une culture de l’erreur, et une analyse collective des actions de soins », ajoute Patrice Roussel, de la Haute Autorité de santé.