ZOOM INTERNET → L’association spécialisée dans l’information et la sensibilisation des soins aux enfants récompensée aux Entretiens de Bichat et au festival Filmed d’Amiens, multiplie les supports de communication pour toucher les enfants, leurs parents et les professionnels.
Forte de quelque dix-sept années d’activité, Sparadrap bénéficie d’une honorable reconnaissance, notamment dans le milieu hospitalier, mais peine toujours à faire valoir le bien-fondé de son action. L’association spécialisée dans l’information sur les soins, les examens médicaux et l’hospitalisation des enfants connaît en effet de « graves difficultés » d’après sa directrice, Françoise Galland, depuis qu’elle ne touche plus de revenus de la part du ministère de la Santé. « Nous fonctionnons avec un budget de 600 000 euros, avec six permanents. Nous avons été jusqu’à dix personnes, mais avons dû réduire les effectifs alors que le travail, lui, n’est pas réduit. » Sparadrap génère la moitié de son revenu de la vente de documents : des posters, guides et autres films qui accompagnent les familles et leurs enfants confrontés à des problèmes de santé ou, tout simplement, qui les aident dans leur appréhension des soins.
Une piqûre est peut-être un geste anodin : mal appréhendée, mal expliquée et au final mal vécue, elle constitue un réel traumatisme. « C’est sérieux de s’occuper des enfants ! », souligne Françoise Galland, la directrice de l’association, qui doit son salut en 2010 au soutien de la Fondation de France. L’obtention de deux prix l’année passée devrait aussi concourir à une meilleure valorisation du travail effectué par l’équipe. Sparadrap a en effet été récompensée d’un prix aux Entretiens de Bichat dans la catégorie “site Internet médical grand public” et du grand prix de l’éducation à la santé et information du patient au Filmed d’Amiens.
« Nous avons fermé notre centre de documentation et concentré nos efforts sur le développement de notre site Internet, explique Françoise Galland. Nous avons édité des rubriques supplémentaires pour tous les publics et renforcé les conseils pour les parents. » Une douzaine de conseils sont ainsi déclinés à leur attention, sous forme de dossiers pratiques très complets. Il ne s’agit pas de traiter de pathologies : l’association se focalise sur le quotidien des soins. Elle invite d’ailleurs les professionnels de santé à s’appuyer sur le site et ses documents (de nombreuses fiches sont téléchargeables) pour passer l’information qu’ils ne peuvent pas toujours, faute de temps ou de moyens, délivrer directement. Sparadrap les forme également à l’information par le jeu, une technique qui permet d’instaurer le dialogue avec les enfants et leurs parents. Ces derniers peuvent ensuite consulter à loisir la partie du site qui leur est dédiée. Les enfants peuvent par exemple consulter le “dico de la santé” qui, déjà fort d’une centaine de mots, va prochainement s’enrichir d’une soixantaine de nouveaux termes et de photos. « Pour le moment, nous avons des illustrations sous forme de dessins, précise la directrice, mais, pour les plus grands, des photos apporteront plus de réalisme. » Ils peuvent aussi visionner des films qui dédramatisent des situations, comme dans le cas des piqûres, dont huit types différents sont détaillés.
« Rares sont les généralistes ou les personnels de laboratoire à prendre le temps d’expliquer aux enfants en quoi consiste une prise de sang, constate Françoise Galland. Nous avons des vidéos en ligne qui permettent d’appréhender ce soin. Pour les plus petits, les gestes sont effectués sur une peluche, et pour les plus grands, sur le docteur. »
Si les démarches éducatives de Sparadrap sont désormais bien ancrées dans le milieu hospitalier, ce n’est pas encore le cas en médecine de ville ni dans les laboratoires d’analyses médicales et PMI, qui constituent ses cibles principales. La consultation de la rubrique “Initiatives de terrain” dans la partie du site réservée aux soignants pourrait d’ailleurs leur donner des idées. On y trouve déjà les initiatives des lauréats au concours organisé en 2008-2009 sur la distraction des enfants lors des soins et, dès mars prochain, des films en version réduite tournés chez trois des lauréats seront mis en ligne. Puis un DVD en version longue sera adressé aux Ifsi et référents douleur. Ces films constitueront de vrais outils de formation, une voie sur laquelle l’association s’oriente de plus en plus.