Objectif Soins n° 192 du 01/01/2011

 

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Cécile Almendros  

INQUIÉTUDES → Si elle se poursuit, la convergence tarifaire obligera des Ehpad publics à se séparer de nombreux soignants, s’inquiète la FHF.

En prévision du débat national sur la prise en charge de la dépendance, annoncé pour 2011 par le président de la République, la Fédération hospitalière de France (FHF) a édité un document de synthèse sur les maisons de retraites publiques. Le budget des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) repose sur trois sources de financement, rappelle la plaquette d’information de la FHF : les crédits de l’Assurance maladie ; les crédits des conseils généraux ; le reste à charge des résidents ou de leur famille. La FHF tire en outre la sonnette d’alarme sur les effets délétères de la convergence tarifaire entre établissements publics et privés, imposée par la loi de financement de la Sécurité sociale : pour les quelque 900 établissements concernés, « la conséquence directe de ce mécanisme de convergence est une diminution des moyens en personnel soignant et donc des suppressions de postes pour des établissements déjà insuffisamment dotés »(1). Plus de 300 établissements seraient à terme condamnés par la politique de convergence tarifaire à diminuer leur nombre d’infirmières ou d’aides-soignants, ce qui pourrait aboutir à la suppression de 5 000 postes dans les Ehpad et de 7 000 postes dans les unités de soins de longue durée, peut-on lire dans une note interne de la FHF que le Journal du Dimanche s’est procurée (2). La FHF s’émeut, dans ce document interne, de la part croissante du secteur privé dans les projets d’Ehpad.

1 - Selon le Plan de solidarité grand âge élaboré par le gouvernement en 2006, le ratio d’encadrement minimum nécessaire pour assurer des soins de qualité aux résidents d’Ehpad est de 0,6 soignant par résident.

2 - Cf. Le secteur privé en accusation, Marie-Christine Tabet, JDD du 19 décembre 2010.