Agevillage accompagne les personnes âgées et leurs aidants

Le magazine en ligne Agevillage.com a mis des années à trouver son équilibre financier, mais c’est aujourd’hui chose faite. Toutefois, la petite entreprise, soutenue par la Caisse des dépôts, a conservé sa vocation première de servir l’intérêt général. Agevillage.com accompagne les aidants des personnes âgées, grand public et professionnels, mais aussi les personnes âgées elles-mêmes, qui sont de plus en plus nombreuses à se connecter à Internet. « Notre cœur de lecteurs sont des aidants qui recherchent des informations pratiques », explique Annie de Vivie, fondatrice du site créé avec des journalistes du Monde en 2000. Agevillage leur met à disposition un annuaire du grand âge, qui compte quelque 25 000 références. « Nous essayons de les guider en passant par les centres d’information et de coordination, qui dépendent des départements. De plus, nous travaillons avec l’annuaire sanitaire et social pour assurer les mises à jour », précise la présidente. L’annuaire recense ainsi les services à domicile, les établissements d’accueil, les centres de santé, les offres de bénévolat ou de loisirs et, enfin, des services financiers utiles.

Évolution des mentalités

La newsletter est un autre des services du site les plus prisés. « La lettre est envoyée à 25 000 adresses et son contenu est aussi repris sur la page d’accueil du site. Nous invitons les familles à s’inscrire car c’est un moyen de les aider à tenir dans la durée. L’accompagnement peut être très long… » Le forum de discussion permet, lui, d’échanger directement. La tutelle, les maisons de retraite, le maintien à domicile, la maladie d’Alzheimer… autant de thèmes qui préoccupent les aidants. D’ailleurs, constate Annie de Vivie, ils abordent désormais sans tabou des sujets qui étaient il y a quelques années encore difficiles à verbaliser. La place du grand âge dans la société évolue, de même que nos pratiques sur Internet. « Les gens s’entraident beaucoup plus que ce n’était le cas au départ. Les tabous sont levés, le style des lecteurs est bien plus direct, ils osent poser des questions. Ils ont appris à rester anonymes sur Internet, à chercher des informations sans se dévoiler. »

De l’information à la formation

Agevillage pro, la partie réservée aux professionnels de la gérontologie, mobilise beaucoup du temps de l’équipe (cinq personnes, dont trois pour la partie éditoriale, qui s’appuie sur un réseau d’experts et d’intervenants extérieurs). Un grand nombre des articles diffusés (textes officiels, ouvrages professionnels, relais des travaux des fédérations et associations spécialisées, etc.) ne sont accessibles qu’aux abonnés payant. Les 1 500 inscrits constituent, avec la publicité, le socle de revenus du site. « Nous avons mis du temps à nous faire reconnaître et à acquérir notre indépendance, souligne Annie de Vivie. Nous sommes nés en même temps que beaucoup de sites Internet qui avaient levé des fonds. Mais nous sommes l’un des seuls sites existants avec un tel volume d’information, à avoir la double casquette grand public et professionnelle. » À tel point que l’équipe produit des contenus pour d’autres supports, comme des mutuelles ou des collectivités locales qui reprennent ses informations. Enfin, parallèlement à son activité média, Agevillage a développé, via une filiale spécialisée, des prestations de formation depuis quelques années. Après avoir découvert l’approche de l’Humanitude, elle est devenue l’interlocutrice de ses auteurs pour développer des instituts de formation Gineste-Marescotti en France et dans les pays francophones limitrophes. Les formations de soignants sont réalisées au lit du patient, dans les établissements, et des conférences sont organisées pour sensibiliser tout public. « Nous travaillons à l’élaboration d’un DVD pour rendre ces informations plus accessibles », ajoute la fondatrice, dont l’équipe organise aussi un grand colloque annuel. L’édition de novembre 2010 a rassemblé 900 personnes à la Cité des sciences, à Paris.