Objectif Soins n° 193 du 01/02/2011

 

L’INTERVENTION DE…

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Édouard Couty, ancien directeur de la Dhos, est désormais enseignant à Science-Po Paris.

« On va donc consacrer la dimension hôpital/entreprise, ce qui entraînera des réformes de la gouvernance. Cela peut aboutir au pire comme au meilleur, selon ce qu’on en fait. » « Ce qui pose difficulté pour moi, c’est la convergence tarifaire entre le secteur privé et le secteur public. On risque d’y trouver des effets indésirables. Il pourrait en découler des conséquences fâcheuses pour la qualité des soins comme le raccourcissement des séjours, la sélection des patients, la recherche des segments d’activité les plus rentables, etc. » Autre risque, celui de déresponsabilisation des personnels : « Il sera demandé de devenir interchangeables. L’élaboration du projet de soins devenant dépersonnalisée, il pourrait y avoir une réduction de la démarche d’adhésion. Et, par la suite, une démobilisation des soignants, des souffrances au travail, la création d’un sentiment d’indifférence à l’institution et à ses valeurs. »

Et puis : « Dans la loi HPST, on ne parle presque pas des cadres de santé. On parle beaucoup, cependant, des médecins et des directeurs d’hôpitaux alors que vous avez un rôle essentiel, que vous êtes au centre de la structure. » Édouard Couty insiste ensuite sur la nécessité pour les pouvoirs publics de « passer par l’écoute des professionnels et des patients » avant de préciser tout de même : « L’hôpital a en lui les ressources de son évolution. Il faut le réinventer. »