EXPÉRIMENTATION → Permettre aux établissements de mieux connaître leur activité, d’être plus réactifs, tels sont les bénéfices attendus de la facturation individuelle des hôpitaux.
À partir d’avril prochain, 55 établissements hospitaliers vont basculer dans le système de la facturation directe. Au fil de l’eau, ils transmettront leurs données à l’Assurance maladie. Volontaires pour cette expérimentation, ces établissements sont de toute taille et situés un peu partout sur le territoire. Dans un premier temps, ne seront concernés par cette facturation directe que les actes et consultations externes. Courant 2012, un premier bilan sera réalisé, dans l’objectif d’une généralisation dès 2013. Selon Yannick Leguen, sous-directeur de la performance des acteurs de l’offre de soins de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS, ministère de la Santé), ce nouveau mode de facturation va permettre « une évaluation objectivée des politiques de santé ». Les tutelles connaîtront mieux l’activité des établissements, de même que les équipes hospitalières. La facturation individuelle constitue dans ce cadre « un outil de pilotage de la qualité et de la sécurité des soins » qui permettra également « un meilleur suivi des prescriptions », a ainsi expliqué Yannick Leguen à l’occasion d’un colloque d’économie médicale organisé le 21 janvier dernier.
Ce faisant, la facturation individuelle sera aussi utile aux chefs de pôles et à la communauté médicale en général, en ceci qu’elle apportera une « visibilité précise des ressources » dont disposent les établissements. Ils pourront ainsi mieux piloter l’allocation des ressources. Qui plus est, même si le ministère de la Santé assure qu’il n’y a pas de volonté de contrôle des dépenses derrière ce dispositif, il n’empêche que la facturation individuelle « permettra de vérifier que les moyens alloués sont corrélés à l’activité effectivement réalisée », relève Yannick Leguen, constatant qu’il « y a chez certains acteurs des comportements qui s’apparentent à de la fraude ».
Vaste chantier, la facturation individuelle a plusieurs fois dû être reportée, pour cause de “sous-évaluation des impacts organisationnels”. Sa mise en place va qui plus est avoir des incidences autour de l’organisation interne des établissements. « C’est une opportunité pour repenser le système interne global de facturation des établissements », considère ainsi Yannick Leguen, qui assure par ailleurs que des gains financiers importants pour les hôpitaux sont à prévoir.
Concrètement, les établissements volontaires pour l’expérimentation disposeront d’un nouveau logiciel de facturation, développé par l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (Atih), qui pourra être complété par les éditeurs de logiciels auxquels font habituellement appel les établissements. Un accompagnement des établissements est également prévu, de façon à éviter d’éventuels rejets de factures. Enfin, si, à ce stade, seul le régime obligatoire est concerné par ce système de facturation directe, des contacts ont d’ores et déjà été pris avec l’Union des organismes complémentaires (Unocam) pour envisager la faisabilité de l’intégration des complémentaires santé dans ce mode de facturation et des études sont en cours.
CHECK-LIST
PEUT MIEUX FAIRE
Une nouvelle version de la check-list “sécurité du patient au bloc opératoire”, rendue exigible par la Haute Autorité de santé à partir du 1er janvier 2010 dans le cadre de la procédure de certification des établissements de santé, a été lancée pour 2011. Elle présente des modifications mineures, le bilan d’utilisation sur un an ayant été jugé plutôt positif.
COOPÉRATION
AUCUN PROTOCOLE
Lors d’une conférence de presse, le 2 février, consacrée au rapport Hénard sur les nouveaux métiers de la santé, Annie Podeur, directrice générale de l’offre de soins, a indiqué que l’article 51 de la loi HPST n’a encore abouti à aucune autorisation de protocole, même si plusieurs « sont en cours d’élaboration ». L’arrêté paru à la mi-janvier 2010 en application de la loi avait été critiqué.
CANADA
MOINS D’INFECTIONS EN SOLO
Les patients en soins intensifs placés en chambre individuelle développeraient moins d’infections que ceux installés en salle de plusieurs lits : ce sont les conclusions d’une étude comparative menée par des chercheurs canadiens de l’université McGill à Montréal. Ils ont notamment observé une diminution de 47 % des acquisitions de staphylocoques dorés résistant à la méticilline (Sarm).