Un million de Français auraient essayé la cocaïne et 250 000 en seraient des consommateurs plus ou moins réguliers. Le phénomène n’est pas réservé à la jet-set. À tel point qu’en Europe, cette drogue représente un cinquième des prises en charge en addictologie. Contrairement à l’héroïne, par exemple, il n’existe pas de produit de substitution pour la coke. Une soixantaine de molécules ont fait ou sont l’objet de tests. Pour le Pr Marc Auriacombe, addictologue au CH Charles-Perrens et au CHU de Bordeaux, la prise en charge repose sur un travail de fond sur la notion de “perte de contrôle” dont souffrent les toxicomanes, qui se manifeste en particulier par le craving, à savoir le besoin incontrôlé de consommer de la drogue. Le Dr Laurent Karila, praticien au centre d’addictologie de l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, explique que « le traitement de base, c’est une quadrithérapie en deux temps », associant une phase de sevrage courte et une phase de prévention des rechutes. Avec le protocole mis en place au sein de son établissement, le taux d’abstinence est de 65 % au bout d’un an. Attention toutefois à ne pas crier victoire trop tôt : le Pr Auriacombe prône une prise en charge sur cinq à dix ans.
→ Le Figaro, 24 janvier 2011. 14, boulevard Haussman 75438, Paris cedex 09.