110 000 m2, 300 mètres de couloirs vides. Le nouveau centre hospitalier sud-francilien (CHSF), futur établissement rassemblant les hôpitaux de Corbeil et d’Évry, reste désert. Les premiers patients devaient être accueillis durant l’été, mais l’ouverture a pris du retard. Causes avancées : des malfaçons du constructeur, le groupe Eiffage, mais aussi un partenariat public-privé (PPP) – qui lie l’hôpital au constructeur – mal ficelé. L’hôpital a coûté 1,188 milliard d’euros et son loyer annuel s’élève à 40 millions. Une somme qui se révèle, tardivement, trop onéreuse. Claude Évin, directeur de l’ARS Île-de-France, estime que l’hôpital a manqué de compétences pour négocier le bail face à un grand groupe. Pour d’autres, le problème tient à la mégalomanie du projet, soutenu par Serge Dassault, qui fut maire de Corbeil-Essonnes. L’intéressé rétorque que l’hôpital est à la mesure du besoin des habitants, et que la responsabilité revient au gouvernement, qui a imposé un PPP. Mais les problèmes ne se limitent pas aux différends financiers. Le CHSF est en crise depuis la fusion administrative des hôpitaux de Corbeil et Évry, en 2000. Le déficit atteint 15 à 20 millions d’euros par an et la chambre régionale des comptes a relevé un surencadrement médical, de l’absentéisme et des blocs opératoires à l’arrêt. Seuls cinq tournent actuellement, contre onze salles ouvertes par jour avant la fusion. Les premiers patients sont attendus le 23 janvier prochain. Il reste donc quelques mois au nouveau directeur par intérim, Jean-Patrick Lajonchère, pour redresser la situation.
Le Point, 13 octobre 2011. 74, avenue du Maine, 75682 Paris cedex 14.