Objectif Soins n° 200 du 01/11/2011

 

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Sandra Serrepuy  

RÉFORME → Après plusieurs mois de concertation et de réflexion, l’agence régionale d’Île-de-France s’apprête à réduire drastiquement le nombre de blocs ouverts la nuit.

Ainsi qu’il s’y était engagé l’an passé, le directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France, Claude Évin, se lance dans la réorganisation de la prise en charge chirurgicale de nuit dans la région francilienne. Le 10 octobre dernier, il lançait l’appel à candidature des établissements hospitaliers désireux de participer à la permanence des soins chirurgicale. Aujourd’hui au nombre de 87, les blocs ouverts la nuit ne devraient plus être qu’entre 25 et 35 début janvier 2012. Pour l’heure cependant, le dispositif “new look” ne concernera que la chirurgie digestive et viscérale et la chirurgie orthopédique et traumatologique.

Cette refonte de la prise en charge chirurgicale nocturne – de 22 h 30 à 8 h 30 – repose sur un constat sans appel : chaque nuit, en Île-de-France, on ne compte qu’une trentaine d’interventions. Nul besoin donc, selon l’ARS, de mobiliser 87 blocs. D’autant que, selon Marc Giroud, le président de Samu-Urgences de France, la sécurité est loin d’être optimale, dans l’état actuel des choses.

C’est Andrée Barreteau, directrice de l’offre de soins et médico-sociale à l’ARS Île-de-France qui, en charge du projet, a rédigé le cahier des charges pour les établissements candidats à la permanence des soins chirurgicale. À charge de Claude Évin de faire connaître la liste des hôpitaux retenus d’ici le 30 novembre. Ces derniers devront dimensionner leurs ressources de façon à assurer au mieux cette permanence des soins, ce qui impliquera sans doute, selon les territoires, de faire appel aux moyens humains d’autres établissements.

Une nécessité de collaboration qui profitera aux soignants souhaitant prendre des gardes mais ne travaillant pas dans l’un des établissements retenus.

Les modalités pratiques de cette collaboration des personnels ne sont cependant pas encore arrêtées, reconnaît-on à l’ARS. Mais, dès lors que « la rémunération liée à la permanence des soins peut représenter jusqu’à 35 % de la rémunération totale d’un soignant », selon François Aubart, cette question ne sera pas prise à la légère. D’autant que cette refonte de l’organisation nocturne de la permanence des soins ne se fait pas dans une logique d’économies, assure Claude Évin. L’enveloppe sera constante et les 132 millions d’euros de MIG (mission d’intérêt général) jusqu’ici mobilisés ne seront pas revus à la baisse.