Des suicides qui soulèvent des questions - Objectif Soins & Management n° 203 du 01/02/2012 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 203 du 01/02/2012

 

Actualités

Anne-Lise Favier  

CHRU LILLE → Depuis le 8 janvier, quatre agents du CHRU nordiste se sont donné la mort. Enquête.

Les enquêtes se multiplient pour connaître les raisons de cette vague de suicides et essayer d’en tirer d’éventuelles leçons pour l’avenir. Car, au-delà de la compassion ressentie par les dirigeants de l’établissement et toute l’équipe soignante, ces suicides rapprochés posent la question de l’organisation du travail, notamment au sein de de la neurochirurgie où trois des quatre agents décédés travaillaient. C’est donc logiquement qu’une enquête administrative a été menée pour déterminer si cette organisation pouvait être mise en cause pour expliquer le suicide de ces agents.

Remises par Martine Moura, coordinatrice des soins, et Stéphane Jacob, directeur des ressources humaines, les conclusions de cette première enquête estiment que le passage à l’acte de l’une des personnes décédées (une aide-soignante du secteur de neurochirurgie) n’était pas dû à des éléments professionnels, bien que son suicide ait été consécutif à un entretien avec le cadre qui la suivait (cette aide-soignante était en stage). Mais le vice-président du Conseil de surveillance, Jean-Louis Frémaux, a toutefois tenu à souligner que cette enquête avait pointé certaines difficultés dans le service (un des plus gros services de neurochirurgie de France), notamment le fait de parvenir à concilier les activités programmées et les urgences et des dysfonctionnements dans les prescriptions médicales, trop souvent orales, qui peinaient parfois à être signés.

En parallèle, deux autres enquêtes devraient contribuer à lever le mystère sur ces suicides en série, l’une du CHSCT de l’établissement, et l’autre demandée par la DGOS et qui sera menée par l’Igas : celle-ci s’intéressera d’abord au service de neurochirurgie de l’établissement, puis au CHRU dans sa globalité, a expliqué Yvonnick Morice, le directeur général de l’établissement lillois. En attendant, l’heure est à l’apaisement au CHRU de Lille où une cellule médico-psychologique a été mise en place.