Objectif Soins n° 203 du 01/02/2012

 

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Laure de Montalembert  

EXPÉRIENCE → Tout juste diplômée, une ancienne étudiante en soins infirmiers livre son analyse des méconnaissances accumulées par les étudiants en soins infirmiers à propos des dispositifs intraveineux centraux.

De plus en plus souvent utilisés pour les traitements au long cours des malades du cancer (entre autres), les dispositifs intraveineux de longue durée font désormais partie du paysage de nombreux professionnels infirmiers. En attendant les nouvelles recommandations de la HAS qui devraient être publiées incessamment, ceux-ci font ce qu’ils peuvent, entre les pratiques qu’ils ont constatées et l’enseignement qui leur a été dispensé. Qu’en est-il, justement, de cet enseignement théorique et pratique suivi par les étudiants en soins infirmiers (Esi) à la veille de leur arrivée dans le milieu professionnel ? C’est la question que s’est posée Sylvie Boyer pour son mémoire de fin d’études en 2010. Devenue infirmière en réanimation à l’hôpital Beaujon, elle est venue présenter ses recherches au 6e congrès francophone des dispositifs intraveineux de longue durée (DIVLD).

Le moins que l’on puisse dire est que le résultat en est effrayant. Sur un panel de 212 étudiants de 3e année interrogés au sein de plusieurs Ifsi, il s’avère que des notions aussi fondamentales que les modalités correctes de l’antisepsie cutanée par antiseptique alcoolique ne sont intégrées que par 57 % des Esi. Sur les connaissances liées à la prévention des complications infectieuses et mécaniques (thrombose), 72 % des futurs professionnels ne maîtrisent pas tous les facteurs de dysfonctionnement. Et que dire à propos de l’usage du rinçage pulsé, qui fédère pourtant tous les spécialistes, sinon qu’il est inconnu de 44 % des personnes interrogées ? Comment s’étonner ensuite, que l’usage préférentiel de l’aiguille de Huber de 22G et les indications spécifiques de celle de 19G ne soient pas intégrés non plus, les étudiants semblant confondre confondent taille et diamètre ?

Entre idées fausses accumulées en stages et manque de cohérence dans les directives de l’enseignement, les connaissances des étudiants en fin de cursus semblent bien faibles.

Sur Internet : http://cclin-sudest.chu-lyon.fr/ZoneSud/2011/Avignon_25mars/5_C_Dupont_soins_sur_pose_cci.pdf, document mis au point par Christian Dupont, infirmier référent à l’hôpital Cochin (Paris). Gérer les risques de la pose et du retrait d’une aiguille de Huber 2011.