Suite à la parution de la note de cadrage de juin 2004
Hormis l’aspect financier (en effet, avant la parution du PPSM
Le groupe a axé sa démarche sur la nécessité de créer un lien fort entre les différentes séquences de la formation et de construire la formation autour de thématiques essentielles, à savoir, la connaissance de soi, les entretiens et la violence.
L’action de formation a été réduite de quatre jours et est passée ainsi de quinze à onze jours répartis en trois séquences d’une fois quatre jours, deux fois trois jours au cours d’un trimestre avec travaux en inter-sessions puis une journée à distance de six mois afin de réajuster autant que nécessaire. Avec le recul, cette journée à distance, considérée par les stagiaires comme une évaluation et non comme une journée de supervision, ne présente que peu d’intérêt.
Le groupe de travail a également réaffirmé sa volonté d’une formation régionale inter-établissements afin qu’il y ait harmonisation des pratiques avec une supervision de professionnels de la région, et ce, afin d’être en conformité avec les directives nationales.
Pour “coller” aux attentes, il a été fait le choix de confronter les orientations de l’action de formation à celles de professionnels en exercice. 20 % des IDE recrutés en psychiatrie au cours des derniers dix-huit mois (soit 80) ont été sollicités à partir d’une trame d’entretien assez simple.
→ Qu’est-ce qui a facilité votre intégration ?
→ Qu’est-ce qui a manqué ?
→ Quelles situations vous posent problème ?
→ À l’inverse, dans quelles situations êtes-vous le plus à l’aise ?
→ Un tuteur comme superviseur dans votre première année de fonction serait-il nécessaire ?
Ces entretiens étaient menés par le membre du groupe de travail en exercice dans l’établissement en présence du cadre de santé de l’agent.
La violence et l’exercice en chambre de protection et de soins intensifs étaient en tête dans tous les entretiens, ce qui a conforté le groupe dans les thématiques retenues et la poursuite des réflexions déjà engagées sur la notion de tuteur
Le projet a pu être présenté aux responsables de formation en septembre 2005 en présence du délégué régional de l’ANFH. Le projet a retenu toute leur attention et adhésion, mais quid du financement ?
La parution du Plan de psychiatrie et santé mentale (PPSM) a répondu à ces interrogations puisqu’il finançait l’action “consolidation des savoirs en psychiatrie” et introduisait également l’action “tutorat” en proposant une action de formation de trois jours.
Le groupe ayant déjà réfléchi sur cet aspect a pu ainsi modifier l’action suite aux attentes des jeunes professionnels ayant accepté de participer aux entretiens.
→ Comprendre les interactions et leur impact entre les personnes soignées et les soignants.
→ Acquérir une distance relationnelle structurante et contenante.
→ Développer le raisonnement clinique.
L’allocation nationale de moyens a été précisée dans la circulaire de janvier 2006
→ consolidation des savoirs : 3 millions d’euros, soit 12 % de l’enveloppe ;
→ formation des tuteurs : 0,6 million d’euros, soit 2,4 % ;
→ compensation du temps de travail consacré à ces mesures : 21,5 millions d’euros, soit 85,7 % de l’enveloppe et il a été fait le choix d’appliquer l’abaque de calcul sur le modèle national de décomposition des crédits pour répartir l’enveloppe régionale de 2,3 millions d’euros. Afin d’anticiper la répartition des moyens sur les trois années, l’ARH Lorraine a procédé à un recensement de l’effectif des professionnels à former (374 infirmiers étaient concernés par le processus) et des modalités que les établissements entendaient retenir pour les tuteurs.
Parallèlement, le groupe a rédigé le cahier des charges des deux actions (c’est-à-dire consolidation des savoirs en psychiatrie et santé mentale et tutorat) avec l’aide de l’ANFH Lorraine, qui a accepté de gérer l’ingénierie du dossier. Impérativement, et ce, pour être en phase avec la note de cadrage, les organismes de formation devaient faire appel à des acteurs locaux.
Ce premier critère a été difficile à résoudre. Néanmoins, l’organisme retenu a fait appel pour 50 % des intervenants à des professionnels régionaux.
Le deuxième critère souhaité a nécessité beaucoup de doigté (car le choix d’autres régions nous a été opposé) car il stipulait qu’il ne soit pas fait appel à des enseignants d’Ifsi en exercice afin que la formation n’ait pas de connotation de formation initiale. L’aspect logistique et le suivi des retours des propositions des organismes de formation ont donc été assurés par l’ANFH au cours du deuxième trimestre 2006.
En juillet 2006, un groupe de six personnes, issues du groupe de travail régional, ainsi que le référent de ce dossier à l’ANFH ont analysé les propositions, à partir d’une grille élaborée par cette dernière.
Un tableau de suivi du nombre de places attribué par action et par établissement a été conçu et diffusé à tous les membres du groupe considérés comme référents de leur établissement et à la cellule formation des établissements concernés.
La négociation entre les référents des établissements a permis les permutations afin de fluidifier le système.
Les établissements inscrivent les agents au prorata des places attribuées. Le tableau est mis à jour au niveau de l’ARH par la conseillère technique régionale en soins, qui, après validation, le retransmet d’une part à l’ensemble des établissements et d’autre part à l’ANFH en vue de la planification des lieux de formation et la rémunération des intervenants de l’organisme de formation retenu. L’enveloppe financière a été pratiquement consommée dans son intégralité avec un suivi strict des moyens alloués aux établissements, et ce, en toute transparence. Ce suivi budgétaire a d’ailleurs été salué par la commission exécutive de l’ARH.
Parallèlement, le groupe de travail a mené une réflexion avec les professionnels de la formation initiale et les directeurs de soins accueillant des étudiants en stage qui a abouti à la construction d’un référentiel de formation (cf. article suivant) et a pérennisé le plan en intégrant une formation axée plus sur l’analyse de pratiques professionnelles (cf. article précédent).
→ Tous les établissements étaient représentés au sein du groupe de travail régional.
→ Transparence affichée dans la répartition des places imparties à chaque établissement.
→ Décentralisation des actions de formation au sein des établissements de santé.
→ Déclinaison régionale du projet d’accompagnement des infirmiers, de l’organisation du tutorat et du profil des tuteurs.
→ Évaluation et mesure de l’impact.
→ ARH : respect de la procédure élaborée, contrôle de l’utilisation des moyens budgétaires, planification de rencontres régulières avec les responsables de formation et/ou les directeurs.
→ Drass : lien avec les travaux initiés sur la démographie des professionnels de santé.
→ ANFH : élaboration du cahier des charges, suivi logistique des actions et relation avec les établissements de santé ; son aide a été précieuse.
→ Les établissements de santé : validation de l’organisation et accueil des groupes de formation.
→ Les membres du groupe de travail régional : composition des groupes, interface avec la cellule de formation dans leur propre établissement et conduite très déontologique
Cette impulsion régionale reconnue a d’ailleurs conduit les établissements à réfléchir ensemble sur une formation relative à la prévention des situations de violence.
En lien avec le rapport “missions et organisation de la santé mentale et de la psychiatrie” dont la mission a été confiée à Édouard Couty (janvier 2009) et confortée depuis par le rapport relatif aux métiers de santé de niveau intermédiaires paru en janvier 2011 (L. Hénart, Y. Berland, D. Cadet), le groupe de travail toujours en activité à ce jour a élaboré une maquette pour un master d’expertise clinique axé sur la prise en charge de situations psychiatriques complexes dans le but d’ouvrir la réflexion sur un métier de type intermédiaire.
(1) Note de cadrage DGS/SD6C/DHOS-P2 n° 234 du 8 juillet 2004 demandant aux conseillères techniques : diffusion du cahier des charges, appui technique et pédagogique pour l’organisation de la formation “consolidation des savoirs infirmiers en psychiatrie” puis son évaluation.
(2) Plan de psychiatrie et santé mentale.
(3) Association nationale de formation hospitalière.
(4) Direction générale de la santé.
(5) Circulaire DHOS/P2/02/DGS/6C/2006/21 du 16 janvier 2006 relative à la mise en œuvre du tutorat.
→ Présentation de la note de cadrage en novembre 2004
→ Décembre 2004 : mise en place d’un groupe de travail régional, piloté par la conseillère technique régionale en soin
→ Été 2005 : entretiens de jeunes professionnels ayant intégré la psychiatrie dans les 12 à 18 mois
→ Septembre 2005 : rencontre des responsables de formation
→ 1ertrimestre 2006 : rédaction du cahier des charges des deux actions de formation (consolidation des savoirs et tutorat)
→ Mai 2006 : répartition des moyens financiers par l’ARH
→ Juillet 2006 : choix des organismes de formation.
→ Octobre 2006 : démarrage des actions de formation jusqu’à fin 2009
→ 2007/2008 : réalisation d’un référentiel de compétences à l’attention des étudiants en soins infirmiers
→ Novembre 2009 : clôture du plan par une journée de formation ouverte à tous les professionnels exerçant en psychiatrie
→ Résultats : 28 actions de formation consolidation des savoirs, 364 IDE formés sur 374 recensés et 77 tuteurs formés