Depuis trois ans, les dépenses de santé ont augmenté de 3 % par an, un rythme bien moindre qu’avant. Toutefois, malgré les efforts de rigueur budgétaire, le déficit des hôpitaux publics demeure à 440 millions d’euros. Le quinquennat qui s’achève a apporté la loi Hôpital, patients, santé et territoires, qui donne plus de pouvoir au directeur d’hôpital et a créé les agences régionales de santé, chargées de coordonner la politique de santé sur le territoire. Le président Nicolas Sarkozy a demandé un retour à l’équilibre budgétaire pour 2012 et généralisé la tarification à l’activité, introduite en 2004, dont le bilan est nuancé. D’un côté la gestion est améliorée, de l’autre, les actes les plus rémunérateurs sont privilégiés, au détriment d’autres soins. La convergence tarifaire entre le public et le privé devrait être aboutie pour 2018. En revanche, la réforme sur la dépendance a été reportée. Les candidats à l’élection présidentielle défendent des visions différentes de la santé. Le parti au pouvoir propose la tenue d’États généraux des dépenses de santé. Pour François Hollande, l’hôpital doit être considéré comme un service public et non comme une entreprise. François Bayrou veut réformer les urgences, étendre les maisons médicales d’urgence et mettre en place un vaste plan face à la dépendance. Enfin, Jean-Luc Mélenchon prône un moratoire sur les fermetures d’établissements publics et une augmentation des dotations publiques pour les centres de santé.
Challenges, 1er mars 2012. 142, rue Montmartre, 75103 Paris cedex 02.