L’Établissement français du sang communique pour mobiliser - Objectif Soins & Management n° 206 du 01/05/2012 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 206 du 01/05/2012

 

Actualités

Claire Pourprix  

ZOOM INTERNET → Pour faire face aux besoins en produits sanguins, l’EFS affine sa stratégie de communication : l’enjeu est de toucher le public au bon moment pour disposer de stocks suffisants, mais sans excédents.

Entre 2005 et 2012, les besoins en produits sanguins ont augmenté de 25 %. Les prélèvements sont ainsi passés de 2 millions de globules rouges à 2,5 millions. Deux facteurs principaux expliquent cette progression, explique Jean-Marc Ouazan, responsable de la communication de l’Établissement français du sang (EFS). « Nous sommes sortis de la crise du sang contaminé : la crédibilité des produits sanguins et la sûreté des transfusions sont reconnues. De plus, avec le vieillissement de la population, on transfuse de plus en plus tard chez des personnes atteintes de maladies de plus en plus graves. » Avec une durée de vie des produits sanguins labiles de 42 jours pour les globules, 5 jours pour les plaquettes et un an pour le plasma (congelable), tout l’enjeu est de maintenir des stocks en quantité suffisante, sans excédent. « L’objectif est de disposer de 12 à 14 jours de stock. Mais les dons ne sont pas linéaires : ils connaissent des fluctuations dues au rythme de vie des Français. »

Feu de tout bois

C’est pourquoi l’EFS a mis en place des campagnes saisonnières, pour générer un “effet grenier” avant les vacances de Noël et les congés d’été en complément de campagnes régulières, destinées à entretenir l’intention de donner. Affichages, spots radio, presse, site Internet institutionnel dondusang.net, outil de géolocalisation pour savoir où donner, application pour smartphone, page Facebook et bientôt Tweeter : tous les outils de communication sont mis à contribution pour sensibiliser, recruter et fidéliser les donneurs. « L’implication des personnels de collecte est aussi très importante, souligne Jean-Marc Ouazan. Les médecins et les infirmières sont très proches des donneurs. C’est une de nos communications les plus intéressantes, car elle est basée sur la qualité, la chaleur de l’accueil et la confiance. » À quoi s’ajoute la mobilisation des associations de donneurs sur le terrain, qui travaillent de concert avec l’EFS pour rechercher des donneurs et organiser des collectes.

La campagne la plus emblématique a lieu à l’occasion de la Journée mondiale du don du sang, dont la 9e édition aura lieu le 14 juin. « La journée donne lieu à une communication à 360° avec des événements organisés partout en France, une mobilisation sur Internet, les réseaux sociaux, de l’affichage… » 300 lieux aux couleurs de l’événement sont annoncés par l’EFS, qui alloue pas moins d’un million d’euros à l’achat d’espace publicitaire, radio et affichage, pour ce rendez-vous. Une campagne de cette envergure où des campagnes saisonnières permettent de faire évoluer les stocks de 70 000 à 120 000 poches de sang, et les jours de stock de 11 à 15 ou 16 jours. Deux autres campagnes de communication ont lieu dans l’année. Vis-à-vis des jeunes, sur Facebook, la campagne qui vient de s’achever avait pour slogan cette année On est plus qu’amis, on est donneurs de sang. Une communication pédagogique à l’attention des enfants âgés de 8 à 10 ans est effectuée dans le cadre de cours de biologie et de citoyenneté. Elle vise aussi, indirectement, leurs parents. Parallèlement, l’EFS a élaboré lesaventuriersdesglobules.fr, un site Internet dédié à cette tranche d’âge. Il comprend des fiches pour les élèves et leurs enseignants. Autant d’outils nécessaires pour maintenir un niveau de dons en conformité avec les besoins. « Les études relèvent que le don du sang est une cause plutôt populaire, souligne Jean-Marc Ouazan, mais les personnes interrogées reconnaissent qu’elles n’y pensent pas et ne sont pas assez relancées. » De fait, seuls 4 % des Français donnent leur sang (un Français sur deux donne au cours de sa vie)… alors que 90 ?% d’entre eux estiment que c’est bien de ­donner.