En 2011, le déficit de l’Assurance maladie a atteint 11 milliards d’euros, sur un budget de 160 milliards. Bien des mesures visent à responsabiliser les patients pour limiter la progression des dépenses de santé. La part des soins non remboursés par l’Assurance maladie a augmenté ces dernières années, alors que les dépassements d’honoraires étaient de plus en plus tolérés. Le pourcentage de la population déclarant renoncer à des soins pour des raisons financières est passé de 10,5 % en 2002 à 15,4 % en 2008. Les patients se sont repliés sur l’hôpital, jugé plus économique que la médecine de ville. Un choix plus coûteux pour la collectivité. Mais c’est plutôt du côté de l’offre que le bât blesse : avec les avancées technologiques, il est plus coûteux de soigner aujourd’hui qu’il y a trente ans : prescriptions de médicaments trop nombreuses, mauvaise coordination ville-hôpital, manque de moyens pour la prévention et paiement à l’acte des médecins sont autant de sources de dépenses excessives.
Alternatives économiques, hors-série n° 92. 28, rue du Sentier, 75002 Paris.