Le bed management à la française - Objectif Soins & Management n° 216 du 01/05/2013 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 216 du 01/05/2013

 

Éditorial

Lise Kipman  

La visite à l’hôpital Saint-Joseph, dans le XIVe arrondissement de Paris, le 26 avril dernier, a permis à la ministre de la Santé de présenter son plan pour les urgences. Du moins pour celles de 150 hôpitaux qui seront listés par les ARS d’ici à trois semaines, pour un déploiement du programme dans six à huit semaines. Les établissements retenus recevront l’aide de l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (Anap). Ce “plan de création de services de gestion de lits d’aval” a été justifié par la ministre en ces termes : « Nous voyons trop souvent des brancards dans les couloirs et du personnel débordé. » Un vrai problème bien connu des services d’urgence. D’autant qu’il existe actuellement une réelle perte de temps des professionnels à chercher des lits. En effet, une gestion prévisionnelle des lits permettrait de réduire les transferts et, pour les soignants, de dégager du temps pour les prises en charge. Mais il reste encore beaucoup d’interrogations : quid des postes (pas de création annoncée), des actuels encadrants (Cette proposition vise-t-elle directement les actuels managers et leurs responsabilités ? Quelle autorité auront ces bed managers ?) et l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf) de souligner que « l’activité des urgences ne se programme pas ». En tout état de cause, à Saint-Joseph, ce système fonctionne plutôt bien avec quatre bed managers. Il est néanmoins certain que, sans création de poste ni encadrement législatif et sans positionnement hiérarchique bien pensé, cet atout pourrait aisément devenir un handicap.