Virus mortel et ultra-contagieux, Ebola continue de progresser et de tuer. Ravages humains hors normes, épidémie toujours incontrôlée, catastrophes économiques… Il détruit tout sur son passage. Et tout est à reconstruire : la vie, l’amour, la confiance, l’économie, les liens, les rapports humains… Si les moyens mis en œuvre ne sont pas suffisants, il reste néanmoins quelques lueurs d’espoir avec vaccins à l’essai. Cette horreur au quotidien, qui touche un grand nombre de pays d’Afrique, nous atteint dans nos petits conforts. Et nous rappelle, aussi, qu’en tant que soignant d’un pays développé, il est difficile de concevoir qu’un virus ne puisse pas être maîtrisé faute de moyens, d’outils, de formations, de personnels… Difficile d’entendre que plus d’un tiers d’un pays est mis en quarantaine, pour éviter toute nouvelle contagion. Difficile d’admettre que ce virus, quarante ans après son apparition, n’a encore aucun remède.
Ce qui est en train de s’écrire en Afrique est la malheureuse occasion, pour les cadres et les équipes de pays non touchés par l’épidémie, de se préparer au Plan blanc, de répéter et de se reformer aux mesures d’hygiène, d’apaiser les craintes, d’anticiper la panique. Et, malgré tout, des soignants vont sur place, dans les zones les plus touchées, parfois au péril de leur vie, risquant à tout moment, en dépit de leurs protections, une contamination. Prouvant ainsi, si certains avaient encore des doutes, que le soin, c’est d’abord et avant tout une aventure humaine.