Objectif Soins n° 237 du 01/06/2015

 

Éditorial

Lise Kipman  

Les 35 heures ont été mises en place pour créer de l’emploi, mais force est de constater que cela n’a pas été fait à la hauteur de ce que cela aurait dû produire en termes de développement de ressources humaines dans les hôpitaux français. La charge de travail, faute d’emplois réellement créés, s’est répartie sur les postes existants, allourdissant la charge de travail de tâches administratives. Les patients ont perdu en qualité et en durée d’échanges avec les soignants. L’essence du soin n’est-elle pas celle-ci justement ? Si une proposition de diminuer la durée quotidienne du temps de travail devait advenir, le risque encouru serait de voir disparaître ou diminuer le temps de transmissions, entre autres… Les cadres devraient alors faire preuve d’adaptation pour que patients et personnels ne voient pas leur quotidien se détériorer. Quantifier les soins, les inscrire dans une logique économique entreprenariale a ses limites. Car si les entreprises peuvent s’autoriser certaines économies, l’hôpital a pour vocation première de soigner, et de soigner tout le monde, sans distinction. Soigner n’est décidément pas une mesure comptable.