Objectif Soins n° 238 du 01/09/2015

 

Éditorial

Roselyne Vasseur  

En cette rentrée, nous reprenons nos activités professionnelles et procédons à un premier bilan de l’année 2015. Qu’en retenir pour nos professions soignantes ?

• Les tribulations de l’Ordre infirmier, démis dans des conditions honteuses puis heureusement réhabilité.

• L’obtention du master 2 limité aux seuls Iade, qui, malgré leur nombre limité, ont su exercer un lobbying efficace.

• Le succès croissant de la recherche paramédicale, véritable parcours du combattant, nécessitant le soutien actif des directions de soins et de l’encadrement.

• La stagnation des coopérations entre professionnels de santé, faute de statuer sur les prises en charge et l’accompagnement souhaités.

• Les avancées et reculs itératifs des pratiques avancées malgré un financement FIR de l’ARS d’Île-de-France. On ne sait plus ce qui “avance” : l’usager, les professionnels, les institutions, la réduction des coûts ou la qualité des soins ?

• Les experts ont donné leur point de vue lors des débats relatifs à la loi Léonetti et à Vincent Lambert. Mais les infirmières et aides-soignantes en première ligne de la fin de vie n’ont, comme à l’accoutumée, pas été invitées à s’exprimer.

•  On a découvert que les infirmières de nuit étaient essentielles à la sécurité des résidents en Ehpad !

• La énième “Grande Conférence de santé” qui risque “d’accoucher d’une souris”, face aux espoirs de changements qu’elle pourrait porter.

Le monde de la santé français est conservateur ; le rythme des évolutions médicales et scientifiques est rapide, mais les organisations et mentalités évoluent plus lentement. Ce n’est pas inéluctable. Il faut s’affranchir pour se positionner et s’exprimer sans autorisation préalable. L’obtention d’une juste place pour les paramédicaux ne se gagne pas sur le terrain professionnel mais sur le terrain politique via la mobilisation, le lobbying et la communication. En se mobilisant collectivement, nous ferons bouger les lignes des professions, pour mieux soigner, en étant considérés et valorisés à la hauteur de nos compétences, contributions et responsabilités. La réussite est le seul risque encouru… Cela vaut le coup d’essayer, non ?