Cohabitation multiple

Christian Delahaye, journaliste et théologien*, a souligné que, depuis la création de l’Hôtel-Dieu au VII^e siècle jusqu’à la Révolution française, l’hôpital avait été placé sous le signe de la religion catholique. Depuis, « deux siècles ont été nécessaires pour gommer son aspect religieux et que l’on puisse parler d’hôpital laïc ».

Neutralité oblige…

Cette institution doit maintenant faire face à un nouveau défi : accueillir une population aux références culturelles et religieuses variées, dans le cadre des dispositions relatives à la laïcité.

Une laïcité dont Marc Grassin, maître de conférence à la faculté de philosophie de l’Institut catholique de Paris, a tenu à repréciser les principes fondateurs : « Il y a obligation de neutralité de l’État et de la République pour garantir la liberté de conscience des individus et permettre une coexistence des obédiences diverses et variées des citoyens. » L’institution hospitalière, qui a obligation de neutralité, accueille des personnes libres d’exprimer leurs convictions, tant qu’elles ne perturbent pas l’ordre public et ne gênent ni la santé, ni les soins. S’il est nécessaire de prendre en compte leurs attentes spirituelles ou religieuses, comment doit-on y répondre ?

Des réponses à adapter

Dans la pratique, une position équilibrée est trouvée au sein des établissements. Si nécessaire, les aumôniers des hôpitaux sont sollicités pour jouer un rôle de médiateurs. Leur rôle pourrait être renforcé, avec l’élaboration en 2011, sous l’égide des ministères de la Santé et de l’Intérieur, de la Charte nationale des aumôneries des établissements relevant de la fonction publique hospitalière. Ce texte intégre les représentants des religions à l’hôpital dans les équipes de soin et prend en compte le fait que la notion de vie spirituelle du patient soit traitée par ces équipes.