E-santé Lors du Salon Infirmier, un débat sur la e-santé a permis de comparer les différents rôles que ce nouveau secteur pourrait offrir aux professionnelles.
Faire appel à une infirmière experte en plaie et cicatrisation pour réaliser une téléconsulation lors d’un soin à domicile ? C’est possible. Avoir recours à un algorithme pour être alerté de la possibilité de l’aggravation de l’état de santé d’un patient chronique ? Cela se pratique de plus en plus régulièrement. Devant le champ des possibles qui s’ouvre avec la e-santé, la profession infirmière se montre enthousiaste et sereine.
Véronique Bonniol, infirmière pour l’association Asalée, travaille auprès de patients atteints de maladies chroniques, en collaboration avec un médecin généraliste. Elle assure suivi et prévention par téléphone : « Cela représente un lien avec le patient, qu’il apprécie beaucoup. Cela le rassure. Il sait qu’il a un interlocuteur et où appeler directement s’il ne se sent pas bien. » Nécessitant la coopération du patient, qui doit régulièrement effectuer un certain nombre de mesures ou répondre à des questions, la e-santé instaure une nouvelle relation à la santé. Le patient renforce son rôle de partenaire dans la relation de soin, surtout lorsque son suivi s’accompagne d’éducation à la santé, qui peut également se pratiquer par téléphone… Pour Viviane Centaure, infirmière conseil pour le dispositif Cordiva et intervenant auprès d’insuffisants cardiaques : « Il s’agit de s’adapter au patient, bien le connaître. C’est ensuite à lui d’élaborer ses stratégies de santé. »
À l’heure où le Conseil national du numérique vient de remettre à la ministre de la Santé un rapport enthousiaste quant aux perspectives offertes par la e-santé, Lisette Cazellet, responsable de formation pour Formatic Santé, a tenu à souligner l’importance du rôle éducatif des infirmières, notamment pour aider le patient à comprendre un « système de santé où il n’y a plus de frontières entre l’hôpital et le domicile, grâce au numérique ».