Congrès Même si leur discours reste parfois un peu complexe, les infirmiers en pratiques avancées ont parfaitement perçu les perspectives qu’offre leur expertise dans le cadre de l’évolution des besoins en santé.
Les pratiques avancées infirmières restent encore assez méconnues de la profession. Au cours des différents discours ayant nourri ce 13e congrès européen francophone des infirmiers cliniciens, consultants et de pratiques avancées, les 1er et 2 octobre dernier, on est passé de l’expérience humaine à la théorie et vice-versa.
Après la présentation faite par Brigitte Lecointre, présidente de l’Anfiide (Association nationale des infirmières et infirmiers diplômés et étudiants) et organisatrice de l’événement, Judith Shamian, docteur en sciences infirmières au Canada, a pu apporter toute sa vision des soins infirmiers du futur : « On passe sans cesse du stade de novice à expert », souligne-t-elle avant d’ajouter : « L’expertise est construite par la connaissance alliée à l’expérience. » Elle insiste sur la gestion des pathologies chroniques, domaine dans lequel le suivi par les infirmières diplômées en pratiques avancées est un réel avantage. Et qui est grandement utilisé dans son pays.
Christophe Debout, infirmier et directeur de l’Institut de soins infirmiers supérieurs (Isis), prend sa suite. « Le virage ambulatoire a un coût, souligne-t-il. Il nous faut donc avoir un exercice basé sur des données probantes. » Ces données probantes qui ne peuvent résulter que de recherches scientifiques infirmières. Il se lance tout d’abord dans une description de l’état de santé de la population en France. Une population vieillissante parmi laquelle les maladies chroniques foisonnent, souvent dans le cadre de polypathologies. Face à cela, des infirmiers globalement bien vus par l’immense majorité des personnes interrogées lors de l’étude Odoxa publiée en 2015 mais qui doivent évoluer pour répondre à de nouvelles missions, telles que la vaccination et la perspective de certaines prescriptions.
Avec plus de cent masters validés en France à ce jour, le pratique avancée n’est pas encore bien valorisée, ni même reconnue. L’étude Gic-Repasi, présentée plus tard, en fait la preuve. Parmi les ateliers proposés lors de ce congrès de deux jours, Ahmed Benaiche, infirmier spécialiste clinique à Valenciennes (Nord), s’est également exprimé sur les « formes de peurs en présence et conséquentes chez les infirmiers de psychiatrie ayant moins de trois années de pratique dans la spécialité ».