La loi sur la fin de vie vient d’être promulguée, onze ans après la loi Leonetti. Quatre ans d’un processus délicat et propice aux heurts qui aura marqué les esprits et fait couler beaucoup d’encre. Malgré tout, la loi ne constitue ni l’avancée attendue par ses défenseurs ni le statu quo défendu par ses détracteurs. Pour Alain Claeys, philosophe, maire de Poitiers et co-auteur de la loi avec Jean Leonetti, cette loi est un consensus ; il s’agissait en premier lieu de faire avancer le droit des patients. Ainsi, les médecins ne pourront pas déroger aux directives anticipées, souhaits rédigés par les patients pour leur fin de vie, sauf en « cas d’urgence vitale » ou s’ils les estiment « manifestement inappropriées ». À défaut, si le patient n’a pas rédigé de directives anticipées et s’il ne peut s’exprimer, une personne de confiance pourrait être désignée par écrit. Concernant le droit à la sédation profonde et continue, qui a suscité tant de débats, il fait son apparition officielle. S’il était déjà respecté dans les hôpitaux, la loi permettra sans doute de rendre cette pratique plus homogène. Cette sédation profonde et continue induit, de fait, un arrêt des traitements en cours, dont font désormais partie l’hydratation et l’alimentation.La parution de la loi devrait intervenir courant juin.