Recherche et Formation
La revue de littérature, encore dénommée notamment “recension des écrits” ou “état de l’art”, constitue une étape incontournable de la démarche de recherche. Elle devient une exigence de plus en plus prégnante dans le cursus de formation licence-master-doctorat en lien avec la profession infirmière. Avec la généralisation des technologies numériques, la circulation des publications s’effectue dans un espace mondial d’échanges des savoirs.
Actuellement, la co-construction de savoirs passe par le tissage de liens qui échappe à toute frontière institutionnelle. Guite
La revue de littérature ne s’improvise pas, elle doit être menée avec méthode pour découvrir et approfondir différentes sources documentaires. Elle s’appuie sur trois étapes successives :
• effectuer une recherche documentaire qui nécessite en particulier de maîtriser l’utilisation de l’outil numérique pour utiliser les catalogues de bibliothèques et les bases de données en ligne ;
• réaliser une analyse descriptive et critique des documents recensés pour cibler les plus pertinents à la démarche de recherche ;
• rédiger une synthèse pour éclairer la recherche.
Se livrer à la recherche documentaire s’apparente à une activité d’exploration et de découverte. Le schéma ci-contre met en lumière six intérêts majeurs à la pratique de la revue de littérature en recherche infirmière. Le développement du processus de recherche porte intrinsèquement une dimension formative, quel que soit le niveau d’études. La recherche ne peut être disjointe d’une composante de développement professionnel et d’une composante de développement personnel. D’un point de vue professionnel, la revue de littérature permet de dresser un état des lieux actualisé des savoirs concernant la thématique travaillée lors d’une recherche. Les soins infirmiers se développent dans un creuset de disciplines scientifiques dites « connexes » (car connectées entre elles), comme la biologie, la psychologie, la sociologie, les sciences de l’éducation, etc. Il est donc évident qu’une recherche s’enrichit d’une revue de littérature pluridisciplinaire, en fonction de la thématique de recherche investiguée. La revue de littérature permet au chercheur de se faire une idée de ce que la communauté scientifique, lato sensu, a écrit sur le thème de recherche abordé. Elle situe notamment le chercheur par rapport aux recherches antérieures, tout en soulignant si le thème de recherche est aujourd’hui socialement vif, « c’est-à-dire d’actualité qui fait débat au sein de la communauté professionnelle ou/et au niveau sociétal »
Dans la profusion actuelle des publications, il convient, pour éviter que la revue de littérature ne soit trop chronophage et éloignée de la thématique de recherche, de cibler le ou les types de littérature qui vont étayer la recherche. Le chercheur est face à six grands types de littérature.
• La plus couramment disponible est sans nul doute la littérature professionnelle, qui développe des sujets en lien avec la profession considérée, sous forme d’articles, de dossiers thématiques, de récits expérientiels, de fiches techniques, de conseils, etc. L’avantage principal de ce type de littérature est de “coller” au plus près de l’actualité et des problématiques professionnelles. Les articles professionnels ne sont pas publiés sans passer par le filtre d’un comité de lecture (ou de rédaction) qui juge de la qualité et de la pertinence de l’écrit en vue de sa publication. Ce type de littérature est donc fort intéressant, d’autant que les auteurs, outre des membres de la profession, peuvent également être des experts et/ou des chercheurs. Les revues professionnelles constituent une mine d’informations et de points de vue variés qui permettent en particulier d’alimenter la phase exploratoire d’une recherche (problématique pratique). Il existe trois moyens d’accéder à ce type de littérature. Le premier est le site Internet officiel de la revue professionnelle où se trouvent le plus souvent les archives des numéros déjà édités, et parfois des numéros en accès libre. Le second accès à ce type de littérature se fait via les centres de documentations institutionnels, habituellement abonnés aux principales revues professionnelles. Le troisième moyen d’accès indirect est celui d’une recherche par base de données.
• Les ouvrages dits “de synthèse” focalisent le développement d’un thème, souvent avec une approche plurielle. Ce type de littérature donne des informations plus exhaustives que celles limitées par le plus faible volume de pages d’une revue professionnelle.
• La littérature grise correspond à « une littérature non indexée dans les catalogues officiels d’édition et dans les circuits conventionnels de diffusion de l’information : congrès, documents gouvernementaux, études non publiées, rapports et autres documents non conventionnels »
• La littérature scientifique concerne principalement la recherche. Elle comporte surtout des articles axés sur des comptes rendus de travaux de recherche, également de plus en plus des revues de littérature, des analyses de concepts, des approches théoriques, etc. Les revues scientifiques sont aussi dénommées “revues académiques” ou “revues savantes”. Elles se différencient des revues professionnelles par le fait qu’elles sont écrites principalement par des scientifiques, universitaires, chercheurs, professeurs, etc. Par ailleurs, les articles sont systématiquement soumis à un comité de lecture scientifique (editorial board). Leur acceptation répond à un cahier des charges plus drastique que celui d’une revue professionnelle. Il faut ajouter que les articles publiés présentent un niveau de lecture élevé nécessitant une certaine maîtrise du “jargon scientifique”, ainsi qu’un nombre de pages conséquent. Il existe un classement de ces revues scientifiques à partir de leur facteur d’impact (impact factor). S’il existe plus de cent revues scientifiques anglophones, le nombre des revues scientifiques francophones est encore très limité.
• Dans chaque domaine scientifique et professionnel, pour chaque spécialité ou pour des thèmes précis, il existe des auteurs dits “de référence”, c’est-à-dire des personnes reconnues par la communauté scientifique et/ou professionnelle et qui font autorité. Il est donc logique que les jurys s’attendent à trouver ces auteurs dans les travaux de recherche. Charge à chaque chercheur de justifier ses choix, de retenir ou non tel ou tel auteur de référence. Il existe par exemple des ouvrages consacrés à la pensée infirmière
• Les documents divers constituent un éventail ouvert de ressources documentaires, comme les sites Internet, les ouvrages ni scientifiques, ni professionnels comme les dictionnaires, les journaux, etc. Seuls, ils ne peuvent suffire à produire une revue de littérature digne de ce nom. Ils ont une vertu contributive.
Les sources de documents potentiellement utilisables sont relativement variées. La source documentaire la plus accessible est la bibliothèque personnelle du chercheur. A contrario, elle peut présenter un faible volume de publications disponibles ainsi qu’un défaut d’actualisation pour certains ouvrages anciens. La recherche est aussi et surtout à considérer comme un travail d’équipe, notamment lorsqu’elle est menée dans le cadre d’un PHRIP ou au sein d’un laboratoire de recherche. Dans cette dynamique, plus le chercheur développe son réseau relationnel de professionnels et/ou de chercheurs, plus il a accès à des publications complémentaires. L’un des réflexes de toute personne cherchant des informations aujourd’hui est le recours à la recherche documentaire via des moteurs de recherche dits “usuels”. Néanmoins, il convient de maintenir une posture critique vis-à-vis des informations véhiculées par quelques-uns de ces moteurs de recherche, pas toujours scientifiquement fiables. Certains sites Internet infirmiers permettent d’avoir accès à des archives de TFE qui constituent une source intéressante de littérature grise. Au niveau institutionnel (Ifsi, universités, médiathèques, etc.), il existe des catalogues de bibliothèques réalisés par les documentalistes. Ils constituent un inventaire informatique des différents documents disponibles. Si les institutions travaillent en réseau, il est alors envisageable de consulter les catalogues à distance, voire de contracter des prêts de documents inter-institutionnels. Il existe des catalogues de bibliothèques internationaux multilingues en accès gratuit contenant les données de plus de soixante-dix mille bibliothèques. Les recommandations officielles
Une recherche documentaire comporte trois niveaux de sélection.
• La première sélection s’opère via des bases de données choisies en fonction de leur champ disciplinaire en lien avec la thématique de recherche. Une revue de littérature est plus riche et plus crédible si plusieurs bases de données complémentaires sont questionnées concomitamment. Le chercheur doit déterminer les mots clés qu’il va utiliser pour effectuer sa recherche dans les bases de données, puis opter pour différentes bases de données pertinentes aux objectifs de la revue de littérature. Il définit des critères d’inclusion pour cadrer la recherche dans les bases de données. Il peut ainsi décider de rechercher des documents sur une période temporelle donnée, ou choisir la langue, ou encore limiter la recherche à la présence des mots clés dans le titre du document, dans le titre et le résumé… La traçabilité est essentielle pour retrouver les références sélectionnées et éliminées et pour les transférer directement au niveau des citations ou de la liste de références de l’écrit final de recherche. Il est donc important d’indiquer combien de documents sont trouvés puis de préciser quels documents sont finalement sélectionnés et de noter pour quels motifs les autres ont été éliminés. De nombreux logiciels de gestion bibliographique existent : EndNote (payant), Zotero (gratuit)…
• Le second niveau de sélection, ou sélection bibliographique, est une recherche de proche en proche. Le chercheur utilise le corpus de documents issus de la première sélection et recherche de nouvelles références au niveau des bibliographies (et/ou liste de références) de chaque document retenu.
• Enfin, le chercheur enrichit sa revue de littérature par une sélection dite “opportuniste”, c’est-à-dire de toute provenance complémentaire (bibliothèque personnelle, réseau de chercheurs, sites Internet…).
Au niveau de la présentation des résultats de ces trois sélections documentaires, il existe également des attendus. La première sélection implique de créer un logigramme de première sélection à partir des bases de données (cf. schéma de la page ci-contre). Ce logigramme constitue une annexe de la recherche. Pour augmenter davantage la lisibilité des résultats, nous recommandons d’insérer dans cette annexe, à la suite du logigramme de 1re sélection des documents, une liste de références de ces documents, dans le respect des normes de style bibliographique correspondant au cahier des charges institutionnel (Ex : APA 6th, Vancouver, Chicago, etc.).
De même, en regard du second niveau de sélection, une nouvelle annexe est attendue, couramment exposée sous forme d’un tableau. D’une manière similaire, il est espéré un tableau en annexe présentant les résultats de la 3e sélection. Ces trois niveaux successifs de sélection permettent au chercheur de disposer d’un corpus de documents venant étayer sa recherche. C’est avec ces références documentaires et uniquement avec celles-ci qu’il effectue une analyse critique puis rédige la synthèse de sa revue de littérature.
L’analyse des documents retenus est une étape importante et difficile, car elle nécessite d’adopter à la fois une posture ouverte et critique. Deux types d’analyse sont envisageables : descriptive et critique.
• Une analyse descriptive des documents recensés permet au chercheur d’avoir une vision d’ensemble de son corpus documentaire. Dispose-t-il d’une majorité d’articles professionnels ? De quel genre (retours d’expériences, articles thématiques…) ? Dispose-t-il plutôt d’une majorité d’articles scientifiques ? Si oui, de quelles types d’études s’agit-il (études monocentriques, multicentriques) et avec quelle méthode de recherche (expérimentale, clinique…) ? De quels champs disciplinaires proviennent les auteurs ? Les documents sont-ils récents ou anciens ? La description peut aussi s’attarder sur les différents résultats de recherches présentés dans les documents.
• Une analyse critique du corpus documentaire est aussi nécessaire. Elle peut être inter-documents, c’est-à-dire examiner les convergences, les divergences, les complémentarités entre documents. Elle peut aussi porter sur une appréciation des forces et limites des résultats exposés. L’analyse critique peut également être beaucoup plus poussée. Il existe de nombreux guides méthodologiques d’analyse critique le plus souvent consacrés aux articles scientifiques. Pour l’ensemble des articles scientifiques, le SQUIRE guidelines
La synthèse de la revue de la littérature constitue le corps de texte que le jury va lire. Pour le chercheur, il s’agit à la fois d’être concis et précis, mais également de rester objectif (ne pas décontextualiser ou déformer la pensée des auteurs). Il est essentiel que le chercheur précise à quel auteur il fait référence. Le chercheur va annoncer les points les plus importants révélés par la revue de littérature et qui correspondent aux buts fixés en amont. Après cette courte introduction, il consacre un paragraphe à chaque idée forte, appuyée de citations. Attention à ne pas tomber dans la succession de citations. Le jury attend aussi que le chercheur ait une posture discursive.
Réaliser une revue de littérature en recherche infirmière nécessite une rigueur scientifique et une maîtrise technique, liée à l’utilisation des bases de données. Or nous avons constaté plusieurs freins.
• Le premier frein est connu, la profession infirmière est principalement tournée vers les soins, la pratique clinique. Les étudiants sont en majorité attirés par l’aspect technique des soins
• Le second frein est l’accessibilité aux bases de données. Plusieurs éléments entrent ici en jeu. La connaissance de l’existence des nombreuses bases de données qu’un néophyte aura peine à repérer. Ensuite, l’accès, sachant que nombre de ces bases de données parmi les plus intéressantes sont payantes. Or, pour un étudiant, le coût des études ne revêt pas un caractère secondaire. De plus, la manipulation des recherches sur les bases de données nécessite a minima une formation de base et un peu de pratique. Cette pratique n’est pas évidente pour les étudiants !
• S’ajoute ici un frein supplémentaire avec la barrière de la langue. Quoi que l’on en dise, les étudiants français en général ne maîtrisent pas suffisamment l’anglais, et en tout cas pas assez le vocabulaire scientifique. « Selon les résultats 2012 du Test d’anglais langue étrangère (Toefl), la France ne fait pas figure de bon élève en la matière, ne pointant qu’à la 23e position des pays de l’Union européenne. Loin derrière la Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas, et tout juste devant la Lituanie et la Lettonie. »
• Un quatrième frein est bien la gestion du temps. Est-il raisonnable de demander une recherche complète en formation initiale ? Peut-être suffirait-il d’accompagner les étudiants à conduire une vraie revue de littérature méthodologiquement correcte ? Pour les professionnels déjà en activité qui souhaitent effectuer des revues de littérature, comme c’est le cas pour ceux qui préparent des dossiers de PHRIP, là aussi se pose le problème de la gestion du temps. Comment continuer son activité professionnelle et mener en parallèle des recherches ? C’est une question qu’il faudra porter au débat au sein des structures de soins et auprès des directions des ressources humaines.
• Ce constat amène le frein suivant : le manque de reconnaissance de l’activité de chercheur chez les pairs. Un soignant ou un cadre de santé qui se lance dans un PHRIP peut rencontrer des difficultés à être reconnu comme chercheur et surtout comme contributif à l’amélioration des soins. Il y a aujourd’hui, au cœur des établissements de soins, un combat qui se mène pour à la fois être légitime et négocier sa disponibilité pour entreprendre sérieusement une démarche de recherche qui se déroulera sur trois années, sans compter l’année de montage du dossier.
• Terminons ce tour d’horizon non exhaustif des freins par un problème plus insidieux mais bien réel, celui des prérequis à la recherche. Il est clair que, dans les promotions de cadres de santé et masters, et dans une bien moindre mesure au niveau des promotions d’étudiants en soins infirmiers, les prérequis concernant les compétences en démarche de recherche sont hétérogènes, voire très (trop ?) hétérogènes. En formation initiale, ce phénomène s’explique par l’arrivée de personnes provenant d’autres disciplines où ils ont déjà suivi un cursus universitaire de 2e et parfois de 3e cycle. Pour les promotions de cadres de santé, c’est plus compliqué, car deux éléments conjoncturels entrent en jeu. Le premier est une course à la “masterisation”, en particulier le master 2.
Cette “mastérisation de masse” concerne notamment les formateurs en Ifsi où se joue un problème de légitimité là où des étudiants atteignent un niveau licence
La recherche n’est pas une activité individuelle, mais collective. Le chercheur a donc intérêt à s’appuyer sur des personnes ressources qui participeront de près ou de loin au travail de recherche, catalysant ainsi notamment l’efficience de la réalisation d’une revue de littérature de qualité. Cinq types de personnes ressources semblent emblématiques.
• Les directeurs de mémoire, professionnels ou universitaires, ont un double rôle à jouer. Ils sont tout d’abord des guidants méthodologiques, garants que l’étudiant respecte le cahier des charges institutionnel et la rigueur scientifique d’une revue de littérature de recherche. Ils ont également un rôle d’accompagnant. C’est une posture plus subtile qui passe par des échecs, des impasses, des discussions et de nombreuses heures d’échanges ou d’argumentations et de contre-argumentations. Cette posture de médiation des savoirs nécessite une véritable disponibilité en termes d’écoute et de temps. Il s’agit d’un engagement mutuel entre directeur de mémoire et étudiant vers la réussite, une œuvre commune.
• Les documentalistes sont comme les experts de la recherche documentaire. Ils occupent donc aujourd’hui des postes clés pour contribuer au développement de la recherche infirmière. Selon l’Office national d’informations sur les enseignements et les professions, « le documentaliste recherche et sélectionne l’information utile à son entreprise ou à son administration. Il interroge les bases de données et les centres de documentation, dépouille la presse, explore Internet… À lui d’assurer une veille permanente »
• Les formateurs d’Ifsi, qui seront bientôt majoritairement détenteurs d’un master 2 (qu’il faudra parfois consolider en formation continue), seront des référents et des personnes ressources primordiales. Participant à l’ingénierie de la formation des unités d’enseignement 3.4 et 5.6 pour la démarche de recherche et l’analyse critique d’un article de recherche, ils ont la responsabilité du développement des compétences des étudiants en ce qui concerne notamment la revue de littérature. L’apprentissage de la revue de littérature ne se borne donc pas à une transmission de savoirs. Il comprend une dimension d’épanouissement personnel, car la motivation est un facteur essentiel de réussite scolaire
• Certains formateurs consultants intervenant ponctuellement à la demande d’institutions participent très activement au développement des compétences infirmières dans le domaine de la recherche et de l’apprentissage ou du perfectionnement en regard de la revue de littérature. En effet, quelques organismes de formation dans le champ de la santé ont développé un secteur recherche et ont recruté des personnes expérimentées en soins et en recherche.
• Les pairs (étudiants) ont aussi un rôle à jouer. Lors de leurs études, des entraides se mettent en place, des forums, des discussions informelles, des échanges de courriels. Autant de vecteurs de construction des connaissances et de développement des compétences concernant la pratique de la revue de littérature.
À l’instar de la recherche infirmière émergente aujourd’hui en France, la pratique de la revue de littérature prend son essor dans un environnement de formation ou d’activité professionnelle où se bousculent les préoccupations, voire les contraintes. Pourtant, la pratique de la revue de littérature « est un processus incontournable dans une démarche de recherche, qui se retrouve également dans le cadre d’une démarche éducative, d’une démarche clinique, mais aussi lors de l’évaluation des pratiques professionnelles ou, par exemple, de manière très pragmatique lors de la rédaction d’un protocole de soins, etc. »
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