Objectif Soins n° 243 du 01/02/2016

 

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Anne-Lise Favier  

Innovation Une start-up française a élaboré un bracelet connecté pour détecter la dépression. Il sera expérimenté à l’hôpital Saint-Antoine de Paris.

La France est, on le sait, grosse consommatrice d’antidépresseurs, et on compte environ 20 à 30 % de la population concernée par la dépression. Pour autant, même si la maladie est plutôt répandue, elle reste mal diagnostiquée, souvent tardivement, parfois jusqu’à cinq ans après les premiers signes. C’est donc à partir de ce constat que Denis Fompeyrine, docteur en psychologie clinique, avec l’aide de l’incubateur de l’école Polytechnique, a décidé de développer MyndBlue, un bracelet connecté qui aide au diagnostic de la dépression. Comment cet outil fonctionne-t-il ? « Il recueille toutes les données correspondant au modèle clinique de la maladie, explique Denis Fompeyrine dans un communiqué de l’école. Il est équipé de capteurs et enregistre les données physiologiques d’un individu, rythme cardiaque, tension artérielle, température corporelle, mais aussi certains comportements et l’environnement auquel est soumis le porteur du bracelet. » Une manière également de montrer aux patients qu’ils sont en lien permanent avec le corps médical.

Prévenir la maladie

Les données sont ensuite triées, interprétées, et une alerte est envoyée au médecin pour indiquer que des signes avant-coureurs se présentent chez le patient : l’objectif est alors de prévenir les rechutes, ce qui se produit habituellement dans la moitié des cas ; mais aussi d’anticiper les choses, pour ne pas forcément proposer au patient un traitement médicamenteux, mais des alternatives simples lorsque c’est possible comme l’exercice physique, l’exposition au soleil ou la méditation. Deux brevets ont d’ores et déjà été déposés. Le bracelet bénéficie de l’expertise d’une équipe de spécialistes dont le Pr Raphaël Gaillard, responsable du pôle de psychiatrie de l’hôpital Sainte-Anne (Paris) : il sera testé à l’hôpital Saint-Antoine (Paris) dans le service du Dr Philippe Nuss.