La fiche de lecture en formation initiale infirmière - Objectif Soins & Management n° 247 du 01/06/2016 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 247 du 01/06/2016

 

Formation

Laurent Soyer  

Dans le cadre du programme de formation initiale en soins infirmiers, l’unité d’enseignement 6.1 “Méthodes de travail” est mise en œuvre au semestre 1. La modalité d’évaluation est axée sur la réalisation d’une fiche de lecture. À la suite d’une étude, il a été possible de mesurer l’impact de la fiche de lecture et d’en tirer une méthodologie optimisée.

Une étude mixte (quantitative/qualitative) monocentrique, menée dans un Ifsi de la région Languedoc-Roussillon et utilisant comme outil de recueil de données du questionnaire, a permis de mesurer localement si cette unité d’enseignement (UE) « permet à l’étudiant de se doter de méthodes personnelles pour organiser son travail au long de sa formation »(1). Sont abordées les perspectives d’optimisation d’une méthodologie d’apprentissage ayant recours à la fiche de lecture.

L’ENQUÊTE

Dans le cadre de ses interventions à titre de formateur vacataire et de chercheur, l’auteur s’est intéressé au déroulé de l’UE 6.1, et plus précisément à la réalisation de la fiche de lecture. L’enquête a interrogé 92 étudiants en soins infirmiers (ESI) répertoriés sur un listing fournis par l’Ifsi partenaire. Le profil sociodémographique des ESI répondants correspond à une tranche d’âge inférieure à 30 ans (f : 0,68), de genre féminin (f : 0,79), bachelier sans diplôme universitaire (f : 0,81) et d’origine française (f : 0,92). Au total, 53 réponses ont été enregistrées, soit une fréquence(2) de 0,58. Plus de la moitié des étudiants questionnés ont donc répondu, ce qui permet d’envisager une bonne représentativité des résultats de cette étude.

LES RÉSULTATS

Une première question portait sur la lecture par elle-même : “Le travail de fiche de lecture a-t-il favorisé chez vous la pratique de la lecture ?” Une majorité des répondants a indiqué que “non” (f : 0,49), en précisant que, pour la plupart, la lecture faisait partie de leur quotidien et que la rédaction d’une fiche de lecture n’apportait pas de plus-value. Pour ceux qui ont répondu “oui” (f : 0,19), la fiche de lecture a permis notamment de catalyser un embryon de veille professionnelle. « On peut dire que le travail de fiche de lecture m’a permis de lire un peu plus car, après chaque livre, j’aime réfléchir sur la pensée de l’auteur et voir ce qui m’a interrogé. Depuis le début de la formation, j’avais du mal à retrouver le plaisir de lire ; grâce à ce travail, j’ai découvert un auteur très intéressant, et je compte bien lire ses autres écrits. »(3)

Justement, la seconde question se recentrait sur la lecture professionnelle : “Pensez-vous que le travail de fiche de lecture ait participé à développer chez vous une lecture critique des documents professionnels ?” Cette fois, la majeure partie des répondants a opté pour le “oui” (f : 0,45). Les arguments appuyant cette réponse ont permis de mettre en exergue que la réalisation d’une fiche de lecture est un exercice difficile. Il comporte en effet une dimension méthodologique qui a amené les ESI à s’investir et à développer de nouvelles compétences : « Apprendre à lire de façon transversale, revenir sur le texte plusieurs fois pour pouvoir en dégager les liens avec la formation infirmière, prendre des notes au fur et à mesure de la lecture pour essayer de dégager l’essence même de l’ouvrage, respecter un cahier des charges précis quant à la présentation de la fiche de lecture. »(3) Il est intéressant de souligner que, pour une fréquence de 0,56, soit une majorité des ESI répondants, ceux-ci ont du mal à finir la lecture d’un livre. Or la pratique de la fiche de lecture implique de lire l’ouvrage choisi de A à Z, ce qui peut représenter là aussi un réel palier d’apprentissage à franchir. Par ailleurs, un autre degré de difficulté provient du fait que la pratique de la fiche de lecture comporte une dimension critique, comprise comme un « art de juger, d’analyser des œuvres littéraires ou artistiques »(4). Globalement, la réflexion autour de la fiche de lecture a amené nombre d’ESI à pousser leur investigation et leur réflexion. De plus, il semble que le format de la fiche de lecture ait également favorisé chez les ESI le développement d’un esprit de synthèse. Enfin, cet aller-retour entre la pensée des auteurs lus et celle, critique, des lecteurs, a engendré une mise, voire une remise en question des certitudes des ESI.

De fait, la troisième question était davantage centrée sur le lien entre théorie et pratique clinique : “Ce travail de fiche de lecture a-t-il permis de construire des liens avec la formation en soins infirmiers et la pratique professionnelle ?” Là encore, la part la plus importante des répondants penche pour le “oui” (f : 0,74). Le choix des ouvrages étudiés, tous reliés aux soins, a sans doute implicitement permis ce tissage de liens. La fiche de lecture, bien ciblée, est donc un catalyseur de cette approche réflexive qui permet au futur infirmier de se créer une culture professionnelle s’adossant à la consolidation d’un socle de valeurs qui fonderont son éthique soignante. L’ensemble de ces résultats permet de proposer une modélisation des principaux intérêts de la pratique de la fiche de lecture (voir figure ci-contre).

La question suivante interrogeait la légitimité de la réalisation d’une fiche de lecture en formation de premier cycle infirmier : “Pensez-vous que le travail de fiche de lecture se justifie dans la formation initiale infirmière ?” Pour cette question, les réponses étaient plus contrastées, avec certes plus de “oui” (f : 0,38) que de “non” (f : 0,21), mais surtout une majorité de circonspects répondants avec “je ne sais pas” (f : 0,42) ! Les résultats de la présente étude peuvent être rapprochés des écrits soulignant des freins au développement de la recherche en sciences infirmières(5;6) en France, comme par exemple un centrage des ESI sur l’aspect clinique occultant la dimension théorique des soins : « Je n’ai pas très bien compris l’utilité de faire une fiche de lecture dans cette formation. Et ce que je comprends encore moins, c’est que, pour cette fiche de lecture, soient attribués plus de crédits que d’autres matières qui me paraissent bien plus importantes. Même si je suis consciente que le métier d’infirmière a évolué et que, maintenant, une grande part de recherches et donc de rédaction d’articles sur le métier et ses pratiques va en découler, j’ai choisi initialement cette formation pour soigner et être auprès des patients et je ne me destine pas (en tout cas dans un premier temps) à la rédaction d’articles ou la synthèse de documents. »(3) Bien que le public interrogé soit accoutumé à la lecture (f : 0,83 des répondants indiquent que la lecture constitue l’un de leurs loisirs de prédilection), il n’en reste pas moins que, pour la profession infirmière, le passage de la lecture à l’écrit demeure un fossé laborieux à franchir. « Les caractéristiques du rapport à l’écriture ne trouvent pas à s’appliquer directement au rapport à la lecture. »(7) L’écriture, a contrario notamment du champ des sciences de l’éducation, reste encore peu conceptualisée dans celui des soins infirmiers. Or il ne faut pas minimiser la fonction de l’écriture et ne pas la réduire à un moyen de transcription d’une pensée en vue d’un contrôle de connaissances. « L’écriture n’est pas simplement un moyen de communication ou de mémorisation mais aussi un outil psychique qui permet un travail intellectuel spécifique. Écrire oblige en effet à un travail d’élaboration qui n’est pas simplement linguistique : il ne se réduit pas à la mise en mots normée d’un discours préexistant. Écrire, c’est s’orienter vers un destinataire absent et mieux expliciter, ce qui impose de hiérarchiser, condenser ou développer sa pensée. Écrire permet ce travail massif sur la matière du langage qui est travail sur la pensée. »(8) Par ailleurs, l’évaluation de l’UE 6.1 se surajoute à d’autres travaux, évaluations et stages, qui font de la formation initiale infirmière un millefeuille d’échéances, plaçant l’ESI davantage dans une situation de bachotage que dans celle d’une réelle pratique réflexive d’apprentissage(9). Il n’est donc pas évident de savoir si l’exercice de la fiche de lecture peut, surtout à titre ponctuel, pérenniser chez l’apprenant des connaissances en termes de méthodes personnelles pour organiser son travail au long de sa formation ! Sur la base d’une seule réalisation, l’apprentissage semble plutôt encore friable, en construction. La réalisation de fiches de lecture mériterait probablement d’être reproduite, notamment au niveau du semestre 2, de sorte que les ESI puissent se constituer progressivement une collection de fiches de lecture en lien avec leur sujet de travail de fin d’études (TFE). En ce qui concerne cette étude, à la question “pensez-vous réutiliser la méthode de la fiche de lecture ?”, les ESI répondants sont majoritairement dubitatifs (voir la figure ci-dessous).

À en juger par ces résultats, l’UE 6.1 semble actuellement d’une portée limitée. Mais la formation initiale infirmière répond sans doute là à sa définition, puisqu’elle n’a vocation qu’à initier des comportements. En effet, le vocable “initial” « vient du latin initium : qui est au commencement »(10). L’ESI se trouve donc placé au tout début d’un continuum de formation qui s’étend sur l’ensemble de sa carrière professionnelle. Les ESI, encore novices(11), utilisent les contenus de la formation initiale comme une boîte à outils. Ils sont, comme nous l’avons souligné, attirés par la dimension pratique, clinique des soins. C’est donc dans une visée pragmatique qu’ils envisagent leurs apprentissages. Ainsi, certains ESI, ne voyant pas l’utilité immédiate de la fiche de lecture, la délaisseront. D’autres ESI auront trouvé l’outil intéressant et l’auront adopté. Enfin, pour certains ESI, la méthodologie de la fiche de lecture s’inscrit dans une visée proactive, par exemple en vue du TFE.

LA PRATIQUE DE LA FICHE DE LECTURE EN STAGE

Les résultats de cette étude, bien que limités, invitent tout de même à la discussion sur l’ingénierie de la formation initiale en soins infirmiers. Un premier constat saute aux yeux en termes de paradoxe. Alors que le programme de formation initiale est partagé à égalité de temps entre la formation théorique en Ifsi (2 100 heures) et la formation clinique durant les stages (2 100 heures), la réalisation de fiches de lecture est uniquement cantonnée topographiquement au versant théorique en Ifsi. Comment, du fait même que les ESI attendent de leur formation un centrage sur les pratiques de soins, pérenniser dans leur esprit et dans leur apprentissage tout au long de la vie l’utilité et l’usage de la fiche de lecture ? Ne serait-il pas efficient de proposer sur les lieux de stages des lectures en prise directe avec les unités fonctionnelles, leurs situations cliniques emblématiques, leurs références bibliographiques, les travaux de recherches afférents ? L’ESI en stage se situe dans une double dynamique : développer ses compétences techniques ou relationnelles, tout en s’appuyant sur ses connaissances théoriques et en diminuant sa zone de non-savoir théorique(5). C’est là, dans cet espace d’apprentissage compétentiel socioconstructiviste(12, 13), où le rôle du maître et plus avant du tuteur de stage est d’amener l’ESI à interroger ses connaissances, à conscientiser ses lacunes et questionner ses certitudes via des temps dédiés à la lecture critique et à la synthèse de divers documents sous forme de fiches de lecture. Il y a sans doute quelques mentalités à faire évoluer, pour passer d’une logique du faire à celle d’une pratique réflexive(14) où l’ESI peut là aussi être pleinement acteur de sa formation.

APPRENTISSAGES EN ÉQUIPE

En se plaçant résolument dans une perspective socioconstructiviste, la fiche de lecture constitue à la fois une modalité d’évaluation mais peut tout autant se révéler source d’apprentissages collectifs. Si l’exercice est réalisé en groupe, il est clair qu’un conflit sociocognitif est généré. Le conflit sociocognitif(12) peut s’expliciter simplement comme la confrontation à un problème entre plusieurs personnes (ou co-apprenants) et donc à une confrontation de points de vue, de raisonnements, de savoirs… Ce conflit est formateur dans la mesure où il permet aux personnes en interaction de prendre conscience du point de vue d’autrui et, de fait, de reformuler le leur. Cette dynamique d’apprentissage peut également se prolonger si une présentation des fiches de lecture réalisées est mise en place, de sorte que la restitution devient alors source d’un débat collectif. Dans certains Ifsi, une réflexion des équipes de formateurs a permis de positionner la présentation de la fiche de lecture comme un vecteur d’apprentissages collectifs. « Présenter la fiche de lecture en groupe était un moyen de stimuler les débats afin que cette présentation ne soit pas qu’un simple exercice pédagogique. »(15) Dans l’idée d’éviter la dichotomie Ifsi/stages, il est tout aussi intéressant de prospecter les possibilités de temps dédiés au débat, autour de fiches de lecture, au sein des équipes de soins. Le projet est ardu tant la dynamique actuelle d’optimisation des ressources humaines prend peu en compte la veille professionnelle et, au-delà, l’éventualité de temps institutionnels d’échanges autour d’écrits. Néanmoins, l’avènement de l’analyse des pratiques professionnelles (APP), qui, rappelons-le, constitue une obligation réglementaire, pourrait servir le dessein de pérenniser le débat autour de fiches de lecture, ne serait-ce que ponctuellement, comme support à la réflexion collective. L’analyse des pratiques professionnelles se base sur le vécu expérientiel puis sur une analyse à distance, elle se conçoit comme une méta-compétence professionnelle(16), comme une compétence transversale. L’APP se nourrit de l’expérience collective et constitue donc par essence un lieu de formation. Elle ne relève pas du simple entraînement situationnel mais s’adosse à une formation à l’APP(17), elle-même génératrice d’un terreau de formation et de développement de compétences. Dès lors, la prise en considération de l’outil méthodologique que constitue la fiche de lecture prend tout son sens et son intérêt pratique. Enfin, l’ESI n’est-il pas lui-même vecteur de savoirs à transmettre, précisément aux équipes de soins qui l’accueillent en stages ? L’étudiant n’est pas vierge de tout savoir ! Il détient en puissance, pour peu qu’il puisse s’exprimer et que le cas échéant il s’y engage, un potentiel d’enseignement envers les membres des équipes soignantes. Selon Bruner(18), il existerait, quelle que soit la culture, un “savoir enseigner”. C’est donc dans un lien de réciprocité tuteur de stage-stagiaire que peut se normaliser la pratique de la fiche de lecture, sur la base de la mise en commun des sources documentaires des unités fonctionnelles, de celles de l’Ifsi et de celles de l’ESI.

CONCLUSION

L’étude menée sur un seul Ifsi ne prétend pas à des résultats généralisables, mais plus humblement se veut contributive au débat sur l’optimisation des organisations en lien avec la formation initiale infirmière. Observer l’existant permet d’avancer la réflexion, de saisir des instantanés qui, sous forme ici d’éléments de discours d’étudiants en soins infirmiers, interrogent nos pratiques de cadres formateurs ou de cadres de proximité. La recherche a cette vertu de porter la focale sur ce qui nous intéresse et de nous maintenir, pour reprendre une formule de Marie-Ange Coudray(19), en éveil ! Espérons que d’autres études viendront compléter cette enquête et alimenteront, via les articles, colloques ou autres événements médiatiques, le creuset d’une reconnaissance de l’intérêt d’utiliser la fiche de lecture dans le champ des soins infirmiers.

NOTES

(1) Ministère de la santé et des sports (2013). Profession infirmier – Recueil des Principaux textes relatifs à la formation préparant au diplôme d’Etat et à l’exercice de la profession. Paris : Berger-Levrault. P.115.

(2) La fréquence, notée f, est comprise entre 0 et 1. Elle correspond au rapport de l’effectif d’une valeur ou d’une modalité sur l’effectif total. Ici le nombre d’ESI ayant répondu à un item sur l’effectif total d’ESI répondants.

(3) Extraits de réponses des ESI interrogés.

(4) www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/critique/

(5) Soyer L. & Tanda N. (2015). “Initiation à la démarche de recherche et traitement des données”. Unités d’enseignement 3.4 et 5.6. Semestres 4 et 6. Paris : Vuibert.

(6) Soyer L & Tanda N. (2014). “Le développement de la recherche en sciences infirmières en question”. Objectif Soins & Management (229), 51-57.

(7) Reuter Y., Cohen-Azria C., Daunay B., Delcambre-Derville I. & Lahanier-Reuter D. (2010). Dictionnaire des concepts fondamentaux des didactiques. 3e édition. Bruxelles : de Boeck Université. P. 191-192.

(8) Chabanne J.C., & Bucheton D. (2000). “Dossier : aider les élèves de ZEP à développer des pratiques d’écriture proprement scolaires”. Repéré via bit.ly/24OcVU8

(9) Lafortune L. (2012). Une démarche réflexive pour la formation en santé. Québec : Presses de l’Université du Québec.

(10) Rey A. (2005). Dictionnaire culturel en langue française Tomes 1-4. Paris : Le Robert-Sejer. P.1991.

(11) Benner P. (2003). De novice à expert. Excellence en soins infirmiers. Paris : Masson.

(12) Vygotski L. (1934). Langage et pensée. Trad. Paris : La Dispute, 1998.

(13) Jonnaert P. (2006). Compétences et socioconstructivisme. Bruxelles : De Boeck Université.

(14) Schön D. (1993). Le praticien réflexif. À la recherche du savoir caché dans l’agir professionnel. Montréal : Éditions Logiques.

(15) Catanas M. (2009). “Mise en place de fiches de lecture en sciences humaines et soins en Ifsi : levier pour le nouveau programme 2009”. Repéré via bit.ly/1rnBKcB

(16) Ferry, G. (1983). Le trajet de formation, les enseignants entre la théorie et la pratique. Paris : Dunod.

(17) Robo P. (2013). “Développer le “savoir analyser” pour analyser sa pratique professionnelle. Revue de l’Analyse de Pratiques Professionnelles, (1), 1-10. Repéré à : www.analysedepratique.org/?p=435

(18) Bruner J. (1987). Comment les enfants apprennent à parler. Paris : Retz.

(19) Coudray, M.A. (2004). Le cadre soignant en éveil : la fonction d’encadrement au défi de la quête de sens. Paris : Séli Arslan.

Le rôle du cadre de proximité

Nous parlons bien ici du cadre de proximité qui, au sein de son service de soins, œuvre lui aussi à l’ingénierie de la formation des futurs professionnels. Sa posture s’inscrit dans une médiation, notamment dans la mise à disposition d’espaces architecturaux et temporels dédiés à la lecture et à la réalisation de fiches de lecture. Cette dynamique tient à la fois du projet de service et d’une collaboration étroite avec l’Ifsi partenaire, pour la mise à disposition de sources documentaires. Nous avons déjà souligné l’importance, en termes de personnes ressources, que sont les documentalistes institutionnels*. Avec l’outil Intranet généralisé dans la majorité des établissements de soins, il est aisé de disposer de documents actualisés. Charge alors au cadre de santé de se pencher sur l’actualité quotidienne et de réaliser une sélection des productions écrites pouvant alimenter une base documentaire interne à son unité fonctionnelle. Reste ensuite à proposer un poste de travail doté d’un ordinateur et d’un accès à intrante, à Internet, voire aux bases de données. Enfin, et c’est là un rôle-clé du cadre de santé, il s’agit de communiquer sur l’existence et l’intérêt de proposer une bibliographie spécifique au service qu’il anime. Cette communication passe par des rencontres avec les formateurs d’Ifsi et avec les promotions d’ESI. Cette proposition porte en elle l’idée d’une reconnaissance de l’activité de soins et du lieu de formation structuré constituée par l’unité fonctionnelle représentée par le cadre de santé. Ce type de présentation est propédeutique aux apprentissages à venir et s’entrevoit comme un vecteur de motivation pour les personnels et les stagiaires.

* Soyer l. & Tanda N. (2016). “La revue de littérature en recherche infirmière”. Objectif Soins et Management, n° 243.