Le CHRU de Besançon évalue la qualité de vie - Objectif Soins & Management n° 247 du 01/06/2016 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 247 du 01/06/2016

 

Actualités

Claire Pourprix  

Nouveauté L’établissement est le premier en France à proposer aux patients atteints d’un cancer un questionnaire de qualité de vie pour aider les professionnels de santé à optimiser leur prise en charge globale.

« Le suivi de la qualité de vie des patients et une proposition de soin adaptée permettent d’améliorer leur durée de vie. Cette approche doit donc être proposée aux patients dans le cadre de leur prise en charge. » Le Pr Franck Bonnetain, qui dirige l’unité de méthodologie et de qualité de vie (QdV) en cancérologie du CHRU de Besançon (Doubs), mène avec ses équipes des travaux pour rendre les données de QdV directement accessibles aux médecins. Complexe sur le plan logistique, cette démarche nécessite aussi l’adhésion des cliniciens et se fait en collaboration avec les oncologues du pôle de cancérologie. L’expérimentation a démarré à l’automne 2015 auprès de patientes atteintes de cancer pelvien, dans le cadre d’un projet baptisé Gynecol. Depuis février 2016, l’expérimentation est ouverte aux cancers du côlon-rectum, du poumon et du sein (projet Qolibry). Un nouveau projet, Quanarie, portera sur les patients atteints de cancers du rein métastatique d’ici à la fin d’année 2016. « Un questionnaire générique pour tous les types de cancer a été élaboré, précise le Pr Bonnetain. Il comprend trente items et quinze dimensions de QdV. Selon le type de cancer, il y a des modules spécifiques à la localisation. » Le premier remplissage prend vingt à trente minutes, les suivants un peu moins une fois l’outil maîtrisé. Une salle lui est dédiée au sein du CHRU et le remplissage à domicile via Internet est également expérimenté. Les résultats arrivent en temps réel à l’équipe soignante. Des changements de comportement s’observent déjà. « Par exemple, la question de la sexualité ou de l’image corporelle, peu abordée en consultation par les patients et les cliniciens, l’est plus facilement aujourd’hui. »

À terme, le CHRU vise à proposer une évaluation de la QdV à tous les patients atteints de cancer, non plus dans le cadre de la recherche, mais dans les parcours de prise en charge.