La coopération de l’équipe hospitalière tient au rôle crucial joué par les cadres de santé, qui œuvrent au croisement de deux logiques : celle du soin et de la clinique, celle de l’administration et de la gestion. L’autorité de ces derniers sur les équipes soignantes peut être concurrencée par celle des médecins. D’autant que les cadres adoptent des attitudes contrastées : certains sont dociles vis-à-vis du médecin là où d’autres adoptent une posture de partenaire. « Ils parviennent d’autant mieux à asseoir leur légitimité qu’ils réussissent à devenir les représentants du point de vue des malades et de leurs familles », analyse Frederik Mispelblom Beyer, professeur de sociologie à l’université d’Évry (Essonne). Ils doivent désormais favoriser la coopération avec les patients, que l’on encourage à co-construire leur parcours de soins.
→ Sciences Humaines, n° 282, juin 2016