Séminaire Face aux troubles du comportement en Ehpad, le Centre d’action sociale de la ville de Paris (CASVP) élabore des pistes.
« Nous sommes troublés par les troubles du comportement, parce que demain, nous serons peut-être nous-même concernés », observait le sociologue Serge Guérin, lors du séminaire inter-Ehpad et résidences du CASVP le 30 juin dernier consacré à cette thématique.
Alain Smagghe, gériatre et coordonnateur du programme “Agir pour le care” (Humanis), a interpellé sur la nécessité de définir ce qui relève du trouble du comportement au sein d’un établissement accueillant des personnes âgées. « Il faut revenir à une pratique beaucoup plus descriptive, voire narrative du comportement observable, plutôt que de s’en tenir à une grille. À partir de là, l’équipe pourra élaborer son projet d’accompagnement. »
Or, sur ce point, le médecin regrette que les aides-soignantes n’osent s’exprimer davantage. « Elles savent énormément de choses mais on ne les questionne pas, et on ne les aide pas à formaliser, transmettre, valoriser leurs observations. » Une carence, largement reconnue par le public qui assistait à la journée. L’expert suggère donc la rédaction des observations, puis leur analyse en équipe. « On peut analyser un trouble du comportement comme une chute : dans quelles conditions survient-il, à quel moment de la journée, un intervenant a-t-il trouvé le moyen de l’atténuer, etc. »
Plusieurs solutions techniques utilisées dans les services parisiens auprès des patients présentant des troubles du comportement ont été mises en avant : la peluche animée Paro, l’hortithérapie, la méthode Snoezelen, l’art-thérapie, la borne musicale interactive… Toutes ces solutions permettent de limiter l’intervention médicamenteuse, d’améliorer durablement le bien-être du patient et de réintroduire la communication dans le soin. Utile, dans la mesure où, comme le rappelait Serge Guérin, « les solutions médicamenteuses sont susceptibles de créer elles-mêmes d’autres troubles ».
Ce séminaire est intervenu alors que le CASVP a noué (depuis le 16 mars 2016) un partenariat avec la communauté hospitalière de territoire de Paris, dans l’objectif de favoriser l’hébergement des personnes âgées atteintes de maladies psychiatriques, d’améliorer le parcours de soins des résidents d’Ehpad et de réduire l’impact des troubles psychiatriques sur leur autonomie.
L’accord prévoit notamment la réservation de soixante places dans les établissements gérés par le CASVP pour les personnes âgées présentant des troubles psychiatriques, ainsi que des vacations d’infirmiers formés à la psychiatrie (voire de médecins psychiatres) dans ces mêmes établissements