Mobilisation – Marseille Sur le Vieux-Port, devant la Préfecture et l’Agence régionale de santé, quelques centaines de soignants ont battu le pavé marseillais pour crier leur ras-le-bol. Ils réclament notamment de meilleures conditions de travail et plus d’effectifs.
« Abrogation de la loi santé », « Non aux GHT ». À Marseille, la mobilisation du 8 novembre s’est tenue en ordre dispersé mais slogans et revendications étaient communs aux centrales syndicales. En fin de matinée, le cortège mené par la CGT et Sud Solidaires et celui conduit par FO sont parvenus à faire jonction devant la préfecture après avoir emprunté deux itinéraires distincts. Objectif des manifestants, être reçus par le préfet ; mais ce dernier n’a pas satisfait aux attentes et fait savoir qu’il recevrait une délégation dans les prochains jours. Avec 600 suppressions de postes annoncées à l’AP-HM, le plan de retour à l’équilibre engagé par l’institution passe mal alors que les soignants sont déjà à bout de souffle, comme l’explique Carole, infirmière à la Timone. « Il est courant qu’on soit deux infirmières pour s’occuper de quarante patients lourds et on cavale pour trouver du matériel. On ne compte plus les heures supplémentaires et on travaille six jours sur sept. Ce n’est plus possible, surtout que la qualité des soins due à nos patients s’en ressent désormais », lance-t-elle.
« Le constat est extrêmement grave. Depuis vingt ans, on détruit les métiers de la santé, et les paramédicaux sont en première ligne. Le personnel manque dans tous les services. Une jeune diplômée peut ainsi se retrouver seule, de nuit, avec 25 patients à prendre en charge. On tire la sonnette d’alarme depuis la loi Bachelot ; aujourd’hui, la loi Touraine vient finir le sale boulot », s’insurge René Sale, secrétaire général FO du centre intercommunal de l’hôpital d’Aix-Pertuis. En début d’après-midi, c’est devant l’Agence régionale de santé (ARS) que les organisations professionnelles, représentant le public, le privé et le secteur libéral, s’étaient donné rendez-vous. Cadre santé à l’hôpital Nord, Valérie est descendue dans la rue « pour défendre la profession infirmière, les conditions de travail, le respect des agents par les établissements » et réclamer également des revalorisations salariales. Vers 14 heures, une délégation d’une dizaine de personnes a rapidement été reçue par le directeur de l’ARS, le temps de lui remettre une motion commune. Reste à savoir désormais de quelle façon les personnels et leurs représentants vont pouvoir “monnayer” cette journée de mobilisation, notamment auprès du gouvernement…