Mobilisation – Toulouse À Toulouse, la mobilisation a été plutôt forte. Plus de 5 000 manifestants – soignants issus de tous types d’exercice mais aussi personnels administratifs et pompiers – selon l’intersyndicale FO, CGT et Sud de la FPH (2 300 selon la préfecture de Haute-Garonne) sont en effet venus défiler dans les rues de la ville rose.
Dans un cortège emmené par le drakkar de l’intersyndicale FO, CGT et Sud, “les galériens de la santé et du social” d’une partie de l’Occitanie sont venus, à l’instar de leurs collègues exerçant dans d’autres régions de l’Hexagone, crier leur colère, dire leur ras-le-bol, dénoncer leurs conditions d’exercice et d’études de plus en plus dégradées, leur manque de reconnaissance…
« On doit faire face au manque de personnel, à une instabilité des plannings (changements la veille, repos forcés…), à une restriction des moyens, à des conflits parfois sciemment générés par la direction […]. On écrème à tous les niveaux, ce qui engendre de l’épuisement professionnel, des accidents du travail, des arrêts maladie », ont témoigné Érika et Christine, infirmières dans un grand groupe privé. Même s’il se considère plutôt protégé, Olivier, infirmier au CHU de Toulouse en réanimation et soins intensifs depuis quatorze ans, est quand même descendu dans la rue « car, aujourd’hui, on n’a plus les moyens de faire des soins de qualité » et s’interroge sur l’avenir.
L’absence de soutien de certains cadres, le sentiment de connivence parfois ressenti par les infirmières avec les directions ont aussi été pointés du doigt par certains manifestants. « Nous n’avons aucun soutien de la hiérarchie qui ne nous entend pas, voire nous met la pression », relataient ainsi trois infirmières dans les rangs de la manifestation. « Les cadres couvrent pas mal de choses », affirmait de son côté Emmanuelle, infirmière en Ehpad, à propos des délégations de tâches illégales pratiquées dans certains établissements privés dans lesquels elle a exercé.
Quoi qu’il en soit, dans le cortège toulousain, les cadres n’étaient pas ou peu représentés. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne soutenaient pas l’action commune d’hier, mais surtout qu’ils étaient obligés de faire avec leur devoir de réserve et les contraintes de leur statut. Sans oublier tous ceux et celles qui ont manifesté sur leur lieux de travail…