Objectif Soins n° 250 du 01/11/2016

 

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Caroline Bouhala  

Conférence Comment sont suivis les adultes traités pour un cancer pendant l’enfance ou l’adolescence ? C’est la question à laquelle le Dr Brice Fresneau, oncologue pédiatre à la clinique Gustave-Roussy à Villejuif (Val-de-Marne), a répondu aux Entretiens de Bichat, à Paris, début octobre. Force est de constater que tout n’est pas rose pour les survivants d’un cancer pendant l’enfance.

« Chaque année, 2 500 cas de cancer sont diagnostiqués chez les enfants et les adolescents dont 1 700 avant l’âge de 14 ans. Un tiers d’entre eux sont des hémopathies malignes, un tiers sont des tumeurs du système nerveux central et un tiers des tumeurs solides », indique le Dr Brice Fresneau.

Une incidence assez stable depuis les années 1980 mais, avec une augmentation de la survie liée aux progrès de la médecine, « le taux de survie et de guérison à cinq ans des enfants et adolescents traités pour un cancer dépasse les 80 % », estime le médecin.

Le prix de la guérison

Cependant, « cette guérison a un prix, explique-t-il. 75 % des patients présentent des troubles sévères ou invalidants à l’âge adulte. Le taux de mortalité est multiplié par 7 à 11, et les principales pathologies sont les seconds cancers, les pathologies cardiovasculaires et les pathologies respiratoires ». Certaines de ces complications peuvent être prises en charge de façon optimale, à condition d’être dépistées précocement. D’où l’importance d’avoir un suivi adapté et spécifique pour chaque patient.

Pour un suivi adapté et personnalisé

Le suivi sera déterminé en fonction de son historique médical (type de cancer, âge de survenue, thérapeutique(s) utilisée(s)…) « Il est important de pouvoir structurer la prise en charge de ces adultes », souligne l’oncologue pédiatre. On estime ainsi que 30 000 à 50 000 adultes seraient concernés en France.

Des centres de suivi à long terme

D’où le développement de cliniques de suivi à long terme, correspondant à l’un des objectifs du plan cancer 2014-2019. Le Dr Fresneau, qui travaille dans le centre de suivi à long terme de Gustave-Roussy, explique : « Nous avons un devoir d’information sur les complications possibles, nous devons mettre en place des recommandations de suivi, détecter les complications et, quand les complications surviennent, savoir adresser le patient à des spécialistes qui connaissent la pathologie des effets secondaires tardifs des traitements. » Il informe aussi que la Société française de lutte contre les cancers et les leucémies de l’enfant et de l’adolescent propose sur son site des fiches d’information sur le suivi à long terme de ces patients en fonction de l’organe touché.