Études Après les attentats du 13 novembre de l’année dernière, le CNRS avait lancé un appel à projets de recherche autour de la lutte contre le terrorisme..
C’était quelques jours à peine après les attentats qui avaient endeuillé la France le 13 novembre 2016 que le président du CNRS, Alain Fuchs, avait adressé à la communauté scientifique un vibrant appel à répondre aux événements en « occupant des terrains vacants, en répondant à des interrogations qui croisent plusieurs champs disciplinaires, en utilisant les techniques participatives et les compétences de tous ». Un an plus tard, une première journée de restitution a été l’occasion pour les chercheurs de présenter une quarantaine de projets sur les 66 actions retenues parmi plus de 300 propositions. Le champ de la santé a été particulièrement bien représenté. La plus vaste étude est le programme intitulé “13 novembre” qui est codirigé par l’historien Denis Pechanski et le neuropsychologue Francis Eustache. Un millier de personnes (témoins des attentats, proches, habitants du quartier et de la région parisienne et habitants de trois autres villes françaises) vont être suivies pendant dix ans afin de « comprendre la construction et l’évolution de la mémoire individuelle et collective des événements », a précisé Denis Pechanski. Parmi eux, 200 personnes vont participer à un protocole biomédical dans le but de mieux comprendre le syndrome de stress post-traumatique. Ce thème est également étudié par une équipe de l’Institut de neurosciences de la Timone à Marseille (Bouches-du-Rhône). « En situation de guerre ou d’actes terroristes, la prévalence de l’état de stress post-traumatique est considérable puisqu’elle peut atteindre jusqu’à 70 % des militaires dans les situations les plus traumatisantes, a souligné le psychiatre Pierre-François Rousseau. Nous nous sommes intéressés à la thérapie EMDR
* La thérapie EMDR (Eye-Movement Desensitization and Reprocessing) utilise la stimulation sensorielle des deux côtés du corps, soit par le mouvement des yeux soit par des stimuli auditifs ou cutanés, pour “reprogrammer” le mental après un traumatisme.