Objectif Soins n° 251 du 01/12/2016

 

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Françoise Vlaemÿnck  

Mobilisation Au CH de Thuir (Pyrénées-Orientales), les cadres se mobilisent. Ils se sont mis en grève le 10 novembre pour dénoncer leurs conditions de travail.

En marge du mouvement national infirmier du 8 novembre dernier, les cadres de santé du centre hospitalier (CH) de Thuir, établissement psychiatrique et de santé mentale situé au sud-ouest de Perpignan, ont lancé un mouvement de grève le 10 novembre. Soutenus par l’intersyndicale CGT, FO et Sud Santé, les cadres de santé de proximité entendaient demander des comptes à l’Agence régionale de santé en visite ce jour-là au CH. Fait rare, c’est par un communiqué de presse qu’ils ont également exprimé leur ras-le-bol. « Sous de jolies formules et nouveaux concepts de “rationalisation”, “regroupement”, “protocole” ou encore de “référentiel qualité”, nous ne pouvons faire que le constat d’une baisse constante des moyens dans nos hôpitaux, d’un manque de considération manifeste de tout le personnel qui travaille au quotidien auprès des patients et d’une aggravation criante des conditions de prise en charge lors des soins », écrivent-ils. Une situation que la direction de l’hôpital ne dément pas. « Le plan triennal d’économie de l’Assurance maladie s’est notamment traduit par la limitation de notre dotation annuelle alors que les besoins en soins ne cessent de progresser. Ainsi, chaque année, notre file active augmente de 5 à 7 % », explique Carole Gleyzes, directrice adjointe en charge des finances et de la communication du CH. C’est donc sur la compression de la masse salariale, qui représente 80 % du budget de l’établissement, que les économies se sont concentrées ces dernières années… Si les embauches se font rares, les remplacements sont aussi fortement touchés. « Nous attendons toujours la pérennisation des 25 postes promis pas l’ARS alors que les congés maladie de longue durée et les congés maternité risquent de ne plus être remplacés d’ici à quelques mois », indique Jean Brigot, cadre de santé et représentant de l’intersyndicale à la CME. Et d’ajouter : « C’est un vrai casse-tête de faire des plannings aujourd’hui avec un minimum d’infirmiers tout en assurant leur sécurité au travail. » Pour l’heure, l’ARS n’a toujours pas rendu son arbitrage, et l’incertitude pourrait durer…