Objectif Soins n° 251 du 01/12/2016

 

Actualités

Sandra Mignot  

Manifestation Une soixantaine de directeurs de l’univers de la santé ont manifesté le 30 novembre devant le ministère pour une amélioration de leurs statuts et rémunérations.

Directeurs d’hôpitaux (DH), directeurs des soins (DS) et directeurs d’établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux (D3S) répondaient à l’appel des syndicats CH-FO, Syncass CFDT et de l’UFMICT-CGT dont les représentants étaient reçus en rendez-vous par le cabinet de la ministre.

Trois revendications

Au programme, trois revendications principales : l’unité statutaire des DH et D3S ; la simplification de la progression statutaire et une amélioration des rémunérations ; une revalorisation du statut des DS.

• Unité statutaire des DH et D3S

« Nous avons les mêmes modules de formation, les mêmes compétences, nous manageons des structures aux missions de service public, donc différencier les deux corps n’a pas de sens », observe Séverine Jaffier, D3S et déléguée syndicale Syncass CFDT. Deux protocoles de négociations entamés en 2008 et 2011 auraient dû permettre de rattraper le fossé, mais n’avaient pas donné de résultats tangibles : « Le statut des directeurs hospitaliers a continué d’évoluer, peut-être pas autant qu’il le faudrait mais tout de même, pendant que celui des D3S ne bougeait pas d’un iota », résume Gilles Calvet, directeur d’établissement médico-social et permanent syndical au CH-FO.

• Simplification de la progression statutaire et rémunérations

Les syndicats réclament également la transposition d’avancées précédemment obtenues par les administrateurs de la fonction publique dans la fonction hospitalière, qui se traduit par une simplification de la progression statutaire et une amélioration des rémunérations : généralisation de l’échelon sommital hors classe, élargissement du grade à accès fonctionnel, etc.

• Statut des DS

Les manifestants soutiennent également une revalorisation du statut des DS. « Aujourd’hui, les propositions de modification de notre statut qui sont faites par le ministère amènent des cadres supérieurs de santé entrant dans la fonction de directeur des soins à une perte de salaire, explique Élisabeth Velon, élève directeur des soins dans l’Aquitaine. Alors que l’étendue des responsabilités n’est plus la même. Ce n’est pas acceptable et cela rend la fonction peu attractive. » Depuis quelques années, en effet, de moins en moins de directeurs des soins sont formés. « On parle de 200 postes de directeurs des soins qui seraient actuellement occupés par des cadres supérieurs en intérim », évoque Florence Girard, présidente de l’Association nationale des directeurs d’école paramédicale (Andep).

Inquiétudes

Les trois corps tenaient également à exposer leur inquiétude face à la constitution des GHT. « Depuis quelques années, à force de fusions et réorganisations, nous avons perdu environ 500 postes de directeurs hospitaliers, 100 postes de directeurs des soins et autant de postes de D3S, observe Gilles Calvet. Toute une partie des activités de direction est en train de disparaître localement parce qu’elles sont regroupées dans un établissement support. Mais les chefs d’établissement auront à supporter une responsabilité toujours plus grande, avec beaucoup moins de collaborateurs au sein des directions. » Des revendications écoutées mais pas encore entendues puisque les syndicats sont ressortis déçus de leur rendez-vous. « Le ministère nous a reproché un manque de représentativité », souligne Didier Hoeltgen, secrétaire général CH-FO. Prétexte pour retarder la mise en œuvre de mesures qui, selon Michel Rosenblatt, secrétaire général du Syncass CFDT, « aboutiront forcément un jour parce qu’elles sont nécessaires ». Les trois syndicats appellent donc à poursuivre et amplifier la mobilisation.