Le ministère aux petits soins pour les directeurs - Objectif Soins & Management n° 252 du 01/01/2017 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 252 du 01/01/2017

 

Actualités

Caroline Coq-Chodorge  

Stratégie Marisol Touraine a dévoilé le nom du médiateur national chargé de dénouer les situations de conflits locales. Elle s’est également livrée à un bilan de ses cinq années d’action.

« Je veux aussi que l’on se préoccupe de votre qualité de vie au travail, à vous, les directeurs. Je mesure la difficulté de votre exercice. Les tensions sont nombreuses, particulièrement dans le contexte de transformation de notre organisation hospitalière » : la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a voulu rassurer, mardi 10 janvier, en s’exprimant devant un parterre de directeurs d’hôpital, de directeurs des soins et de directeurs d’établissements sociaux et médico-sociaux, réunis à sa demande en séminaire par la Direction générale de l’offre de soins.

Son allocution a été l’occasion de leur présenter directement les grandes lignes de sa « stratégie nationale d’amélioration de la qualité de vie au travail », dévoilée le 5 décembre. Les directeurs seront en effet chargés de créer dans tous les établissements « des services de santé au travail pluridisciplinaire », d’élaborer dans les projets d’établissements des « volets consacrés à la qualité de vie au travail », de mettre en place « des lieux d’écoute et d’expression pour les personnels » ou encore d’organiser des « actions de sensibilisation à la prévention des risques psychosociaux ».

Édouard Couty, médiateur national

La ministre a également dévoilé le nom du “médiateur national”, chargé de dénouer des situations locales de conflits personnels, qui mettent souvent aux prises des médecins avec leur direction, et qui ne trouvent pas d’issues. Ce sera Édouard Couty, conseiller à la Cour des comptes, directeur d’hôpital et ancien directeur général des hôpitaux.

Un (auto-) bilan de ses cinq ans

Ce discours a aussi été l’occasion, pour la ministre, de tirer un bilan de ses cinq années d’exercice, à quelques semaines de l’élection présidentielle. Marisol Touraine a tout d’abord rappelé son « attachement à l’hôpital public », qui s’est traduit par la réintroduction du « service public hospitalier dans la loi », mais aussi par la « fin de la convergence tarifaire entre le public et le privé ». Elle a également rappelé avoir mis fin au « tout T2A », soit la tarification à l’activité à l’hôpital, en introduisant dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017 une « dotation modulée à l’activité pour les soins critiques », ainsi qu’« une prestation intermédiaire, entre une consultation et une hospitalisation, pour mieux valoriser les soins pluriprofessionnels et pluridisciplinaires ». Dès 2012, ont été mis sur pied des financements spécifiques pour les « activités isolées » et « les hôpitaux de proximité ». Mais elle a confié un « regret », « que cette refonte du financement n’ait pas pu aller plus vite » en raison de « résistances » rencontrées, avant de se rassurer : « Le mouvement est définitivement lancé. »

Organisation territoriale

La mise en place des groupements hospitaliers de territoire est l’autre grande réforme hospitalière de ce quinquennat. « Une réforme nécessaire pour mettre fin aux situations de concurrence entre établissements et favoriser le travail en réseau », a plaidé la ministre. Elle a tenu à saluer le travail des directeurs : « Vous êtes parvenus dans un temps contraint à aboutir à des regroupements qui tiennent compte des réalités du terrain. » Cette nouvelle organisation territoriale fait évoluer les mission des directeurs : « En plus d’être des gestionnaires, des experts, des stratèges, les directeurs sont aussi de plus en plus des animateurs de réseaux dans leurs territoires », a expliqué la ministre. Pour reconnaître cette nouvelle responsabilité, les directeurs vont bénéficier d’un « régime indemnitaire qui valorise mieux la territorialisation de vos responsabilités » et qui sera « applicable aux trois corps de direction ».