Rapport Dans un rapport rendu public le 12 janvier, l’Organisation pour la coopération et le développement économique recense les activités de santé inefficaces et sources de gaspillage et émet des recommandations
L’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) estime qu’un cinquième des dépenses de santé pourrait être réaffecté à des fins plus utiles.
Dans son rapport, elle pointe les activités de santé inefficaces et sources de gaspillage : duplication d’examens ou de soins, soins inefficaces, administrés hors recommandations cliniques, intrants non utilisés (kits) ou à prix trop élevés, mobilisation de ressources (humaines, notamment) coûteuses, gaspillage administratif, fraudes dans le codage des soins ou corruption lors des passations de marchés. « Les événements indésirables associés aux soins se produisent dans une hospitalisation sur dix et ajoutent entre 13 et 17 % aux coûts hospitaliers, alors que 70 % de ces événements auraient pu être évités », soulignent les auteurs. Les coûts de gestion entre les pays varient également de 1 à 7 sans que les écarts soient associés à des différences de performance.
Pour lutter contre ces problèmes, l’OCDE recommande un certain nombre d’axes à mettre en place ou à améliorer.
• Améliorer la production et la publication d’indicateurs comme ceux qui ont trait aux soins inutiles ou à faible valeur, à la surprescription d’antibiotiques ou aux sorties d’hôpital retardées faute de retour à domicile organisé.
• Comparer géographiquement les divergences de comportement sur les prescriptions est cité comme un bon moyen de faire comprendre aux praticiens que leurs comportements gagneraient à être modifiés. Car, pour faire changer durablement les choses, il faut que « patients et cliniciens soient convaincus que la meilleure option est celle qui engendre le moins de gaspillage ».
• Développer les campagnes de communication, telle que celle concernant l’usage des antibiotiques en France ou la campagne Choosing Wisely (choisiravecsoin.org), élaborée au Canada : celle-ci encourage le dialogue entre le patient et le praticien sur l’utilité du recours aux services et prescriptions éventuels.
• Enfin, les auteurs soulignent l’importance des incitations. « Les décideurs doivent instaurer un environnement qui récompense la pertinence des services dispensés plutôt que leur quantité. »
Et de citer les États-Unis, qui ont mis en place des paiements forfaitaires pour la prise en charge de bassins de population. Ou même la Hongrie, qui a réduit les dotations des admissions hospitalières en cas d’intervention chirurgicale mineure, afin de favoriser l’ambulatoire.
Le renforcement de l’accès aux soins primaires et de proximité représente l’un des meilleurs moyens de limiter le recours aux soins hospitaliers.
* À consulter via le lien raccourci bit.ly/2idIJDO