Anticiper l’inaptitude, quelques pistes

L’inaptitude professionnelle se développe nettement. Ainsi, en 2012, quelque 3 664 salariés de la branche ont été licenciés pour ce motif, contre 1 907 en 2007, et le taux de licenciements est passé de 4 à 6 ‰ emplois en CDI. Les établissements sanitaires restent relativement épargnés, avec un taux de 3 ‰. Ceux qui accueillent des personnes âgées se caractérisent en revanche par un taux très élevé de 11 ‰.

En se fondant sur une série d’entretiens réalisés auprès de professionnels des ressources humaines, de directeurs et de cadres d’établissements, de spécialistes de la santé au travail et d’une quarantaine de personnes en invalidité, Unifaf (Union du fonds d’assurance formation de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale) fait le point sur les difficultés rencontrées par les salariés et employeurs des branches santé, social et médico-social. L’étude met en évidence le manque d’anticipation des salariés à exprimer précocement leurs troubles, quitte à les aggraver.

Le moment du retour en emploi est également considéré comme crucial. Il devrait être convenablement préparé, afin d’éviter la mise en échec : retours peu préparés, consignes du médecin du travail non respectées, culpabilisation du salarié (même moqueuse), etc. « Les organismes de maintien dans l’emploi ou de prévention de la désinsertion professionnelle interviennent trop souvent dans un contexte où les salariés sont en grande fragilité, usés par un processus qui laisse des marques psychologiques et morales. » Alors que de nombreux aménagements sont applicables, les salariés interrogés évoquent presque exclusivement l’instauration de réductions du temps de travail, dans le cadre de temps partiels thérapeutiques préconisés par les médecins traitants ou les médecins de la Sécurité sociale. Or le guide rappelle que des actions de formation peuvent avoir lieu durant l’arrêt de travail, en vue de préparer un retour dans un autre poste si une inaptitude est envisagée.