Directives anticipés Si, depuis plusieurs années, les établissements de santé proposent de façon systématique aux patients de déclarer une personne de confiance, ils ne questionnent pas toujours leurs usagers sur leurs directives anticipées. Sujet tabou ou méconnu, qu’en est-il réellement des devoirs des soignants et des droits des patients sur leur fin de vie ?
Il s’agit d’un sujet très complexe qu’il faut s’approprier le mieux et le plus rapidement possible », soulignent Aurore Catherine, juriste, et Valéria Bretteville, cadre de santé au centre de lutte contre le cancer de Caen (Calvados), lors de leur conférence au Salon Infirmier le 18 mai dernier.
Venues exposer aux personnels de santé les tenants et aboutissants des directives anticipées, elles insistent sur le devoir d’information des soignants. « Il faut aborder la problématique dès le début de la prise en charge, indique la cadre de santé. Le patient doit connaître ses droits et pouvoir rédiger à tout moment ses directives anticipées. »
Depuis la loi Claeys-Leonetti du 3?février 2016, de nouveaux droits ont été ouverts aux patients en fin de vie. Ils peuvent désormais choisir de poursuivre ou non les thérapeutiques et, « en cas de maladie incurable, ils ont le droit de demander une sédation profonde et continue jusqu’à leur décès »
« La rédaction peut se faire sur des supports très variés, allant d’une feuille libre à des documents à cocher », explique Aurore Catherine. Dans le centre de lutte contre le cancer dans lequel elles travaillent, cette juriste et la cadre de santé ont souhaité développer « un document unique qui réponde de façon homogène aux demandes des patients avec un feuillet simple à cocher ».
Parallèlement, le centre remet au patient une carte intitulé “j’ai rédigé mes directives anticipées”, facile à garder et à transmettre à l’équipe soignante le cas échéant, afin qu’elle sache où trouver ces directives. « Rédiger ses directives anticipées et en parler, c’est aider les équipes de soins à respecter ses dernières volontés », concluent les deux professionnelles, qui aspirent à une démocratisation de cette démarche, véritable avancée en termes de prise en charge des patients en fin de vie.
* Loi n° 2016-87 du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie (legifrance.gouv.fr).