Objectif Soins n° 263 du 01/06/2018

 

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Isabel Soubelet  

Témoignage Alors que le décret relatif aux missions et au périmètre d’exercice des futurs infirmiers de pratique avancée (IPA) devrait être publié fin juin, des professionnels ont déjà embrassé cette nouvelle fonction.

« Quand je travaillais en hospitalisation, je faisais les sorties avec les patients qui avaient des plaies, et lors de leur retour à domicile, j’ai constaté qu’il manquait un lien et des compétences en la matière pour assurer un meilleur suivi, souligne Eléonore Vitalis, IDE, salariée du centre municipal de santé de Nanterre (Hauts-de-Seine). L’expérience du terrain comble le manque de formation pratique et technique de la formation initiale dans laquelle on ne peut aborder toute la diversité des situations, poursuit-elle. Mais il n’est pas possible de connaître toutes les pathologies et leur complexité en sortant de l’IFSI. » Après un poste au service de chirurgie cardio-vasculaire thoracique de l’Institut Mutualiste Montsouris à Paris, elle souhaite acquérir de nouvelles compétences. La jeune femme se lance alors dans un Master en sciences cliniques infirmières, spécialité infirmier coordonnateur de parcours complexe de soins, à la Faculté d’Aix-Marseille. Elle participe, comme trois autres infirmières, au Projet de préfiguration des infirmiers cliniciens spécialisés (Préfics) piloté par l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France dont l’objectif est de mettre en avant les besoins en pratique avancée des centres de santé. Depuis un an, grâce à ses nouvelles compétences, elle travaille directement avec un interne dont les patients sont suivis au centre de santé pour des maladies chroniques. « J’assure des consultations pour les patients diabétiques deux matinées par semaine, précise Eléonore Vitalis. Pour chacun d’eux, les rendez-vous durent de 45 minutes à une heure. Je prends en compte leur environnement mais aussi leur alimentation et leur activité physique. Je réalise un examen clinique et un examen approfondi des pieds avec une évaluation de la sensibilité. Si cela est nécessaire, je les oriente vers d’autres spécialités. C’est vraiment une approche globale centrée sur le patient. » En lien également avec le Centre local d’information et de coordination (CLIC) de la ville et la Méthode d’action pour l’intégration des services d’aide et de soins dans le champ de l’autonomie (MAIA), son travail favorise les échanges ville-hôpital. Si les jeunes médecins présents au centre municipal de santé de Nanterre semblent « réceptifs à cette nouvelle façon de travailler », elle reconnait que « c’est un processus qui va prendre du temps. »