Objectif Soins n° 264 du 01/08/2018

 

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Laëtitia Di Stefano  

Communication Communication, lien et médiation sont les maitres mots dans l’unité hépatogastroentérologie-médecine interne- oncologie où officie Olivier Lengagne, cadre de santé à l’Hôpital d’Instruction des Armées Bégin, en région parisienne. Avec ses confrères médecins, il a développé une nouvelle façon de travailler suite à une lourde réorganisation en 2015.

En avril 2015, Olivier Lengagne, cadre infirmier, apprend que son unité va absorber un service oncologie du Val de grâce (avec plus de 100 patients en file active) au cours de l’été. « Notre file active a doublé alors que nos équipes étaient largement en congé (impossible d’anticiper un changement si rapide ndlr) et une partie de l’équipe arrivante en compensation… Nous avons constaté un nombre important de décès pendant cette période et en septembre plus de 20 % du personnel infirmier était en arrêt pour souffrance au travail. » La nouvelle unité hépatogastroentérologie-médecine interne- oncologie comptera 11 infirmiers pour 24 lits. Après avoir reçu en entretien l’ensemble des infirmiers, l’équipe d’encadrement médicale et paramédicale s’est concertée sur la conduite à tenir. « Nous avons mis en place une batterie de moyens d’échanges entre les soignants. L’un des soucis majeurs était en effet le défaut de communication avec les nouveaux médecins qui arrivaient avec leurs propres habitudes de travail, différentes des nôtres », indique Olivier Lengagne.

Une charte de fonctionnement de l’unité signée par chaque membre encadre le nouveau modèle de travail. Une réunion participative hebdomadaire est instaurée. Ouverte à tous, informelle, elle a lieu chaque jeudi de 12 h 30 à 13 h, en salle de repos. « C’est un temps d’analyse de pratique, et nous avons le soutien d’une psychologue qui parle des malades mais peut aussi repérer des soignants. De jeunes infirmiers ou stagiaires qui vivent un décès pour la première fois par exemple. Elle peut ainsi leur proposer un accompagnement », souligne le cadre. Les infirmiers peuvent également déclencher au besoin une réunion de fonctionnement paramédical. La dernière en date portait sur la logistique à adopter pour les roulements et déjeuner entre 12 h et 14 h.

D’autres arrangements ont été réalisés tels : une « vraie » salle de détente, où l’on n’a pas l’impression d’être à l’hôpital si on ne peut pas sortir pendant sa pause ; un open space pour l’équipe médico soignante, qui facilite beaucoup les échanges.

Enfin, un élément essentiel a été l’ajustement des ressources humaines au nouveau volume d’activité, quant à l’anticipation des plannings entre autres choses. Depuis 2016, le taux d’absentéisme pour raisons psychosociales est nul. « L’ambiance de travail s’est nettement améliorée, toutes les catégories de personnel participent aux réunions du jeudi, bien que l’activité continue de croître », se réjouit Olivier. Il peut aujourd’hui anticiper les problématiques organisationnelles plus sereinement en lien avec ses confrères médecins. Mais le cœur de la réussite de ce travail demeure l’investissement important de l’équipe d’encadrement. « J’arrive à 7 h 15, pour assister aux transmissions. Je sais ainsi s’il y a des problématiques de nuit. Et je recroise parfois les équipes le soir… » CQFD.