Objectif Soins n° 264 du 01/08/2018

 

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Isabel Soubelet  

Formation Alternative au cours magistral, la méthode d’intégration guidée par le groupe (MIGG) met l’apprenant au cœur de la démarche d’acquisition des connaissances.

« La méthode d’intégration guidée par le groupe est vraiment bien adaptée à un public hétérogène qui ne possède pas les mêmes connaissances ni les mêmes compétences », souligne Bernadette Merckx, IDE et vice-présidente de la Société Française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) jusqu’à la fin du mois. Et sa longue expérience professionnelle lui donne raison. IDE de Formation, Ibode durant 25 années, elle s’est ensuite spécialisée dans les soins palliatifs, la question de la douleur et le deuil. En 2000, elle obtient un Diplôme universitaire (DU) « Soins palliatifs et accompagnement » à l’université de Montpellier puis intègre l’hôpital de Rodez qu’elle quittera en 2013 pour prendre sa retraite. Mais la formation lui tient à cœur. « Dès 2008, j’ai dispensé des formations, et au cours de ma pratique, j’ai constaté que le cours magistral n’était pas adapté à un groupe hétérogène pour mémoriser les connaissances, précise-t-elle. J’ai poursuivi comme formatrice et je me suis tournée vers la MIGG. C’est une technique pédagogique qui utilise beaucoup l’audition et le visuel pour mémoriser les connaissances ainsi que l’échange et le travail en sous-groupes. C’est une approche où l’apprenant est au centre du processus d’appropriation des connaissances, et où le formateur se met vraiment en retrait et observe. » Concrètement, comment les choses se déroulent-elles ? Le processus comporte plusieurs étapes. Au départ, le formateur présente la pédagogie utilisée, les objectifs de la formation, et distribue un support de cours aux participants. « Mais attention, ce que l’on veut qu’ils retiennent, on ne leur donne pas par écrit », précise Bernadette Merckx. Puis vient le temps de l’exposé du formateur face au groupe qui comporte des éléments d’illustrations sonores ou visuelles. Durant cette étape, la prise de notes est interdite. Ensuite, chaque stagiaire réalise une restitution individuelle de l’intervention orale par écrit, et de mémoire. Puis, tous les apprenants travaillent en sous-groupes afin de mettre en commun ce qu’ils ont retenu. « Ils sont actifs, participatifs, ils échangent entre eux et se questionnent, confie-t-elle. La compréhension du sujet est facilitée par la répétition des connaissances en groupe. » À la fin, le formateur reprend la parole pour effectuer ses remarques et corrections. Adaptée à la formation initiale et continue, la MIGG nécessite une forte concentration de la part de l’auditoire puisque l’ensemble de la session dure une heure trente. Certains IFSI l’ont déjà adoptée, preuve de sa pertinence.