Objectif Soins n° 264 du 01/08/2018

 

Éditorial

Roselyne Vasseur  

En cette période d’été où vies publique et professionnelle ralentissent, il est utile de s’arrêter sur le 1er semestre 2018. Au plan paramédical, nul ne conteste la richesse de ce début d’année.

Sous le vocable vaste mais flou « d’universitarisation » le rapport Le Bouler aux ministres de la santé et de l’enseignement supérieur, en février 2018, signe la reprise concrète du processus. Un comité de suivi et des groupes de travail ont pris le relais dans des délais contraints pour traiter les problèmes concrets. L’inscription sur « Parcoursup« des néo bacheliers se subsitue au concours d’entrée en Ifsi et les étudiants paramédicaux bénéficieront du droit commun. Le service sanitaire permettra aux futurs professionnels d’appréhender concrètement la prévention et l’éducation en santé. À terme, sa pluri professionnalité favorisera le travail collaboratif entre étudiants médicaux et paramédicaux.

Parallèlement, la réingénierie des formations des Ibode et des IPDE s’est poursuivie, mais les textes non publiés laissent planer le doute sur l’attribution du master, à l’instar des Iade. La réforme de la gouvernance des instituts publiée en avril 2018 devra être revisitée à l’aune des règles universitaires.

Au-delà de ces incontournables ajustements, des questions de fond demeurent : modalités d’exercice, statut et rémunération des IPA, réingénierie de la formation des cadres de santé, avenir des cadres formateurs, nomination d’enseignants chercheurs paramédicaux mono appartenant, ou bi appartenant, absence de création de Conseil National des Universités en sciences infirmières…

Ces réformes attendues de longue date comportent des avancées significatives. Cependant, il faut s’impliquer activement sur les sujets en cours, pour que d’autres ne décident pas en nos lieu et place. À défaut, le mal être, la perte de sens et la pénurie paramédicale risqueraient de croître, alors qu’on n’a jamais autant parlé de concertation et de qualité de vie au travail.