Objectif Soins n° 266 du 01/12/2018

 

ÉDITORIAL

Marc Grassin  

Philosophedocteur
en éthique médicaledirecteur
de l’Institut
Vaugirard
Humanités et
management

Nous attendons implicitement tous des autres qu’ils répondent à nos attentes, nos besoins, qu’ils prennent en considération nos difficultés, notre souffrance au travail et qu’ils partagent nos interprétations sur ce qu’il faudrait faire. Nous attendons plus encore des managers qu’ils exercent le pouvoir qu’ils ont pour agir et corriger ce qui ne va pas.

Nous leur prêtons un pouvoir qu’ils n’ont en réalité pas sans l’autre et sans la volonté de faire avec lui. Agir sur une organisation, la faire évoluer, décrypter les tensions et les résoudre n’est jamais l’affaire d’un seul, fût-il puissant. C’est l’affaire d’hommes et de femmes qui s’engagent avec les autres pour construire ensemble des conditions qui conviennent dans les limites des cadres et des contraintes.

Chacun doit pouvoir attendre de l’autre la reconnaissance et le respect qui lui est dû. Le manager comme le managé. Et c’est là toute la difficulté. Dans les tensions et les combats que chacun mène, nous sommes parfois vite enclin à nous départir de nos obligations. Or la bientraitance managériale est un pari de la réciprocité. Chacun, manager et managé, doit à l’autre quelque chose. Pas de recettes miracles ou magiques, juste des hommes et des femmes qui savent qu’attentes et obligations vont de paire.