Culture
Cet essai est une vaste enquête qui revient sur 300 ans d'oppositions aux vaccinations. Malgré les progrès gigantesques de la science, en 2019 la vaccination suscite méfiance et désintérêt en France et de manière plus large en Occident. Selon deux études menées par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), près de 40 % des Français avaient une opinion défavorable de la vaccination en 2010. L'hostilité face à la vaccination ne date pas d'aujourd'hui. La première partie de l'ouvrage aborde l'antivaccinisme de son origine (les années 1720) à la fin du XXe siècle. La deuxième partie est consacrée à la période contemporaine dans un contexte où la circulation de l'information n'a jamais été aussi efficace mais en contrepartie aussi nocive car souvent plus passionnée qu'argumentée. Le cas de la variole est très développé : c'est celui qui a soulevé le plus de passions entre les détracteurs et les partisans de l'utilisation de la vaccination. Certes certains débuts ont été désastreux comme la campagne de vaccination contre la tuberculose (avec le BCG) qui a provoqué la mort d'une centaine d'enfants en 1929 à Lubeck et l'accident Cutter du nom de la firme dont le vaccin donna la polio à plus d'une centaine de personnes en 1955. De tels drames ne sont plus d'actualité car des contrôles efficaces des conditions de production et conservation sont effectués. La controverse actuelle porte en partie sur l'éventuelle responsabilité des vaccins dans des maladies chroniques, auto-immunes ou inflammatoires et dans la nécessité de laisser faire la nature. Pourtant actuellement, de par le monde, la rougeole reprend du terrain, la poliomyélite n'est pas éradiquée et la diphtérie réapparaît...