Les établissements de santé, notamment ceux du service public, sont en grande difficulté de recrutement et cela concerne toutes les catégories professionnelles. Pour autant, l'urgence c'est le recrutement d'infirmiers et d'aides-soignants pour les semaines à venir.
On peut légitimement se demander comment nous en sommes arrivés là ? Et pourquoi les métiers du soin sont-ils devenus des « métiers en tension » ?
Les causes sont multiples : manque d'attractivité, difficultés financières pour se loger dans les grandes agglomérations, etc. Comment expliquer ce phénomène récurrent, qui donne l'impression que l'histoire se répète et que nous n'apprenons rien du passé ?
Pourtant, les établissements font de gros efforts : prime à l'installation, aide au logement, à la formation pour faciliter l'accession à d'autres filières. Mais cela ne suffit plus.
D'autres explications sont sans doute à trouver : la population est aujourd'hui plus labile, la trajectoire individuelle est privilégiée au dépend de l'engagement à l'égard de la collectivité. Il s'agirait donc bien d'un changement de comportements et d'état d'esprit.
Les établissements publics sont doublement pénalisés : ils assurent des formations initiales et favorisent le développement de compétences très spécifiques mais n'ont aucune marge de manœuvre sur les salaires alloués. Le secteur privé, par l'attractivité salariale, peut recruter des salariés formés à des technologies de pointe et s'exonérer du temps de formation.
Aujourd'hui, il ne s'agit plus d'analyser les causes, même nouvelles. Il faut trouver les moyens d'endiguer la pénurie, trouver de nouvelles stratégies pour rendre les métiers de la santé plus attractifs. Cela passera par un travail entre les professionnels de santé et les pouvoirs publics pour revaloriser ces métiers, dans le domaine salarial mais aussi pour leur donner une image plus attractive car ils sont un vivier d'emplois.