L'aromathérapie en réanimation polyvalente - Objectif Soins & Management n° 273 du 01/02/2020 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 273 du 01/02/2020

 

Sur le terrain

Dossier

Laurent Soyer*   Manon Ramirez**   Céline Pietrobon***   Delphine Anglezan****  

Innovation pouvant offrir une complémentarité aux thérapeutiques classiques, l'aromathérapie peut aussi dynamiser une équipe autour d'une conduite de projet originale et pluridisciplinaire. Contexte historico-économique et avancées (notamment dans le secteur hospitalier) de l'aromathérapie, description du projet de notre service de réanimation et présentation des résultats d'une enquête exploratoire propédeutique à la mise en œuvre d'un dispositif de recherche... Découverte d'une approche holistique des soins.

L'aromathérapie, approche diachronique et économique

L'usage de soins à base d'aromates se retrouve depuis l'Antiquité, principalement en Inde, avec la médecine ayurvédique, en Chine, en Égypte et dans l'Empire romain. Aux alentours de 1200, Avicenne, médecin arabe, invente l'alambic et obtient ainsi des huiles essentielles, c'est-à-dire un « composé aromatique et volatil extrait de plantes » (1). En Europe, la redécouverte fortuite des vertus des huiles essentielles est due à un chimiste lyonnais, Gattefossé, qui après s'être soigné et avoir cicatrisé de ses brûlures en utilisant de l'huile essentielle de lavande, rédigea un ouvrage sur les principes de l'aromathérapie étayé par des faits cliniques observés en milieu hospitalier (2). Un médecin, Valnet, un peu moins de 50 ans après Gattefossé, publie un ouvrage de vulgarisation qui va toucher le grand public et contribuer à démocratiser l'aromathérapie (3). Aujourd'hui, le secteur de l'aromathérapie surfe sur la vague sociétale de l'engouement pour les produits naturels (bio) et sur la défiance envers l'allopathie induite par les différents scandales médiatisés. En 2015, une étude révèle que : « En France, le secteur de l'aromathérapie, avec ses produits vendus en pharmacie et parapharmacie, avoisine les 180 millions d'euros de chiffre d'affaires, en hausse de près de 16 % sur un an » (4). Plus récemment, une étude publiée en janvier 2018, centrée sur la vente des huiles essentielles en pharmacie, met en lumière la popularisation croissante de l'aromathérapie : « Les ventes les plus importantes concernent les complexes d'huiles essentielles avec un volume de ventes de près de 119 millions € en 2016. Celles-ci atteignaient presque 73 millions € en 2012, la progression est donc très importante, de 63,1 % en 4 ans. Quant aux huiles essentielles unitaires, leur progression est également très importante (+ 57,3 % entre 2012 et 2016), passant de 35,3 à 55,5 million €. Au total, l'on peut considérer que le marché de l'aromathérapie en pharmacie est de 174,5 millions € » (5).

L'aromathérapie en milieu de soins

Dans le système sanitaire sensu lato, l'aromathérapie est déjà utilisée en balnéothérapie, en cure thermale... À l'hôpital en France, l'aromathérapie est encore marginale, mais se développe peu à peu, par exemple dans la sphère réflexive des soins palliatifs. « La diffusion d'huiles essentielles en milieu hospitalier est souvent une première entrée en matière et permet à la fois d'assainir l'air, de faciliter la respiration des patients et de parfumer agréablement les pièces malodorantes » (6). En 2009, un retour d'expérience des équipes de l'hôpital d'Hauteville (Ain) ayant développé l'usage de l'aromathérapie dans deux services de soins de suite spécialisés (unité sepsis et unité état végétatif) montre que l'utilisation de l'aromathérapie, en diffusion via le sens de l'odorat ou en bain via l'odorat et le toucher, produit des effets bénéfiques pour le patient comme pour le soignant : « L'aromathérapie suppose de prêter attention aux sensations du patient mais également aux siennes, en tant que soignant ». (7)

Depuis quelques années, la recherche est encouragée et il existe des prix comme l'« Aromathérapie clinique ». Par exemple, en 2016, l'équipe de soins palliatifs du CHU de Poitiers a reçu ce prix pour son travail : « Étude de l'efficacité des soins de bouche aux huiles essentielles et effets sur le bien-être des patients en situation palliative présentant une altération de la muqueuse buccale » (8). Des travaux de Master ou de thèses sont également consacrés à l'aromathérapie hospitalière comme l'étude de Baudier (9) en Belgique qui met en évidence le succès de l'aromathérapie dans 37 hôpitaux et 26 services (11 services de soins palliatifs, 6 d'oncologie, 6 d'obstétrique et 3 de psychiatrie), ou encore celle de Faure (10) menée au niveau du CH d'Annonay où l'auteur met en lumière la satisfaction des patients accompagnés en soins palliatifs avec une aromathérapie dirigée soit en diffusion atmosphérique (relaxation, respiration), soit en massage (anxiolyse, analgésie). Dans le secteur gérontologique, plusieurs études menées dans des Ehpad à « Angers, en Meuse et en Vendée, ont montré que le recours à l'aromathérapie a entraîné un moindre recours aux tranquillisants, neuroleptiques et somnifères. La conséquence est notamment un moindre risque de chute chez les personnes âgées qui sont détendues sans être pour autant somnolentes » (11). Le Dr Robert, professeur de psychiatrie et directeur du centre de la mémoire à Nice, utilise des huiles essentielles telles que la lavande ou le romarin afin d'améliorer le comportement de patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Dans sa thèse, Mayer (12) pointe l'efficacité clinique de l'utilisation conjointe de miel et d'huiles essentielles pour le traitement des escarres en « maison de retraite ». Depuis 2010, dans un service de gérontologie de l'hôpital Saint-Nicolas à Angers, plusieurs médecins ont bénéficié d'une formation en aromathérapie. Ce projet est d'ailleurs le premier à avoir reçu en mars 2014 le prix « Huiles essentielles et innovation clinique en gériatrie » (13), délivré par la Fondation Gattefossé.

Depuis 2015, les patients de Réanimation médicale de l'institut Arnault Tzanck, à Saint-Laurent-du-Var dans les Alpes-Maritimes bénéficient d'un « chariot Zen » (14) qui comporte une composante aromathérapeutique pour lutter contre les nuisances olfactives telles que les odeurs médicamenteuses, les odeurs d'urine... Dans le film réalisé sur la mise en œuvre du « chariot zen », un des patients évoque « une bulle d'évasion ». Une autre expérimentation, nommée projet « Aromarea », est prévue au CH Saint-Louis de La Rochelle, portant sur le recours à l'aromathérapie en lien avec l'anxiété et l'insomnie.

Globalement, l'aromathérapie s'inscrit dans une approche holistique des soins. Entrer à l'hôpital, c'est pénétrer un univers davantage centré sur la maladie que sur le malade, davantage axée sur un parcours de soins que sur des interactions humaines, tant au niveau des patients et de leurs proches que du côté des équipes soignantes. La sphère psychologique, pourtant interdépendante de l'hospitalisation, avec l'angoisse du devenir, la perte d'identité, les problèmes de sommeil, les soins invasifs, est souvent dévalorisée au profit de l'approche biomédicale. Et, quid des effets secondaires des activités de soins telles que l'alitement prolongé (escarres, constipation...) ou les traitements prescrits ? De même, au niveau des personnels hospitaliers, l'aromathérapie pourrait s'inscrire dans la vogue actuelle de la qualité de vie au travail (QVT), puisque les soignants seraient par leur simple contact aux effluves, bénéficiaires des bienfaits des huiles essentielles.

Risques et limites de l'aromathérapie

Introduire dans une dynamique de prise en soin une approche thérapeutique novatrice soulève la question du bénéfice/risque et des limites de son utilisation. Rappelons que l'aromathérapie fut autrefois une branche à part entière de l'allopathie, « devenue parallèle depuis l'arrivée des antibiotiques » (15). Néanmoins, le renouveau de l'aromathérapie s'inscrit aujourd'hui dans une démocratisation de la pharmacopée et, bien que basée sur l'utilisation de produits naturels, peut présenter des risques pour la santé, du fait par exemple de la mise sur le marché de produits falsifiés ou comportant des pesticides (16). Par ailleurs, l'aromathérapie est fondée sur des préparations concentrées en principe actif et peut, notamment pour les huiles essentielles pures « provoquer des symptômes d'intoxication en cas de surdosage » (17). De plus, il est courant en aromathérapie de rechercher une synergie d'huiles essentielles dont l'utilisation conjointe procure un gain d'efficacité, mais qui majore le risque de toxicité. Il est également nécessaire de prendre en considération certains sujets dont le seuil de tolérance à la toxicité des huiles essentielles est atteint plus facilement. La réanimation, qui constitue un « espace d'incertitude contrôlée » (18) est un milieu où se rencontrent des patients vulnérables et donc potentiellement à risque vis-à-vis de la toxicité des huiles essentielles : les femmes enceintes ou allaitantes, les patients asthmatiques, épileptiques, ou/et polymédicamentés. Il est rassurant de savoir que les 15 huiles essentielles potentiellement les plus toxiques constituent un monopole pharmaceutique (19).

Pour l'équipe soignante, la collaboration avec un pharmacien et l'apprentissage de la lecture du chémotype, véritable carte d'identité de l'huile essentielle, apparaissent incontournables. Ce partenariat est aussi à entrevoir sur le volet du dosage à respecter pour une utilisation optimale et sans risque, car les huiles essentielles s'administrent à la goutte près. En réanimation, les patients étant vulnérables, le recours à l'aromathérapie requiert une discussion et une décision collégiales au cas par cas et strictement encadrée. Mais les limites à prendre en compte sont aussi celles du choix du patient, que ce soit en amont ou en en aval du recours à l'aromathérapie. Cette dynamique de « patient partenaire » (20), implique que le patient soit intégré au processus de réflexion/décision collégiale, ainsi qu'à l'évaluation de la thérapie mise en œuvre. En pratique, à l'identique de l'évaluation de la douleur, il est donc essentiel de mettre en œuvre des outils d'évaluation des bénéfices attendus où le patient est réellement acteur.

Expérimentation en réanimation polyvalente aux hôpitaux du bassin de Thau

L'aromathérapie est en plein essor et constitue une discipline à part entière qui requiert des connaissances de base afin d'optimiser l'usage des huiles essentielles en toute sécurité. Les bienfaits de l'aromathérapie sont à la fois physiques et psychiques et sa mise en œuvre intervient en complémentarité des thérapeutiques allopathiques. Concrètement, « en général, les initiatives reposent sur des volontés individuelles. Le plus souvent, ce sont des infirmières ou des cadres de santé qui sont moteurs des projets » (21). De fait, dans notre cas, la genèse du projet s'est produite lors de l'entretien annuel d'évaluation entre une infirmière et le cadre de santé du service : « J'ai fait la demande de développer l'aromathérapie en diffusion afin de favoriser un environnement apaisant pour les patients et les soignants en service de réanimation ». La mission du cadre du service a été d'organiser les conditions pour l'émergence d'un groupe projet et sa reconnaissance au niveau de l'établissement, ceci via la coordination et la rédaction du projet de service et d'une fiche projet institutionnelle. Le cadre de santé a également adopté un rôle de médiateur car un projet comporte toujours une dimension marketing. Partant d'une initiative individuelle ou en groupe restreint, le projet, pour être incorporé puis incarné par l'équipe entière, doit être connu et reconnu. Pour ce faire, le cadre de santé a utilisé deux médias, la classique réunion d'équipe et surtout la newsletter hebdomadaire pour communiquer dans une dynamique proche du réseau social. Le groupe projet est constitué d'une chef de projet infirmière, de deux co-chefs de projet (une infirmière et une aide-soignante), d'un médecin référent, d'un médecin expert et du cadre de santé. Les objectifs initiaux formulés étaient : le bien-être et le confort du patient et la qualité de vie au travail du personnel. Ainsi, des cibles d'utilisation des huiles essentielles ont pu être envisagées : lutter contre les odeurs désagréables, gérer les états émotionnels et assainir les locaux.

Notre projet de service s'inscrit dans une démarche de recherche actuellement dans sa phase exploratoire. Une enquête par e-questionnaires a été réalisée sur le 1er trimestre 2019 auprès de deux publics cibles : les personnels soignants exerçant au sein de notre service de réanimation et les personnes extérieures. Pour les soignants, l'objectif était pluriel, comportant trois axes. Compte tenu de la prégnance des thérapies classiques, le premier axe visait à évaluer la motivation de l'équipe pour ce projet qui constitue, à terme, une acculturation. Le deuxième axe était de corroborer, modifier ou affiner les ciblages d'utilisation des huiles essentielles. Enfin, le troisième axe était, en regard du public extérieur se projetant en tant que malade ou proche de celui-ci, d'apprécier l'acceptation de l'idée du recours à l'aromathérapie en réanimation.

Le premier questionnaire était destiné aux membres de l'équipe de réanimation, comportant 47 personnes (médecins anesthésistes-réanimateurs, infirmiers(ères), aides-soignants(es), agents de service hospitalier, cadre de santé et kinésithérapeute). Grâce à une fréquence de réponse de 0,87 (41 réponses sur 47 questionnaires envoyés), une grande fiabilité est accordée aux résultats. Plus de 70 % du personnel répondant connaît l'aromathérapie et l'utilise personnellement. 90 % des agents répondants savent que les huiles essentielles possèdent des vertus thérapeutiques.

Ces données permettent d'augurer que l'équipe sera sensible et intéressée pour intégrer l'aromathérapie à l'activité du service. Nous sommes encouragés pour mettre en place cette expérimentation car 95 % du personnel soignant répondant est favorable à ce volet du projet de service, contre 5 % qui ne se prononcent pas. Plus finement, à la question : les huiles essentielles ont-elles leur utilité en milieu hospitalier ? 83 % répondent positivement, 7 % n'ont pas souhaité se prononcer et 10 % répondent négativement. Les réticences à l'utilisation en milieu professionnel sont justifiées par « le nombre important de principes actifs et d'huiles essentielles différents » (22). Une formation apparaît indispensable face à une « pratique méconnue » et « des interactions avec d'autres médicaments et une toxicité de certaines huiles essentielles » (23), concomitante d'une utilisation encadrée. Ce résultat pointe la nécessité d'élargir le groupe projet à un partenariat avec la pharmacie, notamment pour créer des protocoles validés prenant en compte les axes thérapeutiques retenus, ainsi que la sécurité des patients et des soignants. En effet, certaines personnes présentent des contre-indications personnelles (femmes enceintes et allaitantes, par exemple).

Aussi, les personnels soignants soulignent par ordre décroissant six visées thérapeutiques prioritaires : la lutte contre les odeurs désagréables (88 % des répondants), la lutte contre l'anxiété (80 % des répondants), la lutte contre l'insomnie (73 % des répondants), l'amélioration de la respiration (66 % des répondants), l'antalgie (32 % des répondants) et la participation à l'hygiène et à la lutte contre les infections (22 % des répondants).

Ces attentes nous orientent sur deux grands axes : l'utilisation des huiles essentielles à visées apaisantes (anxiolytiques et hypnotiques) et désodorisantes.

Concernant l'effet apaisant, nous nous fondons sur le fait que : « les facteurs de stress pour un malade lors d'un séjour en réanimation sont nombreux. Ce stress peut être responsable de symptômes psychiatriques entravant sérieusement la qualité de vie du malade dans les mois suivant sa sortie de réanimation. En effet, de nombreux survivants de réanimation ont des souvenirs traumatiques (cauchemars, anxiété aiguë), qui peuvent être associés à l'émergence d'un état de stress post-traumatique (ESPT) ou de symptômes anxio-dépressifs (SAD). La prévalence d'ESPT dans les mois suivant le séjour en réanimation est estimée entre 14 et 41 %, celle des symptômes d'anxiété entre 12 et 47 % et celle des symptômes de  dépression entre 10 et 30 %. Une littérature observationnelle récente a souligné l'insuffisance de prise en charge préventive et curative de ces symptômes » (24). Le recours à l'aromathérapie à visée apaisante s'inscrit donc dans une lutte contre les ESPT et SAD. Citons pour exemple les huiles essentielles de lavande, d'ylang-ylang, de laurier noble, de petit grain bigarade ou encore de camomille noble.

Concernant l'effet désodorisant, en se basant sur le fait que « la modalité sensorielle de l'olfaction nous accompagne durant notre vie entière, dès avant notre naissance même » (25), il est question à la fois de lutter contre les mauvaises odeurs hospitalières et de permettre aux patients (tout autant qu'aux soignants) de retrouver des sensations et des émotions qui activent des schèmes de vie extrahospitalière : « L'odorat est façonné au fil du temps, par l'environnement, les habitudes, la culture, la mémoire » (26). L'aromathérapie à fonction désodorisante participe donc d'une part au maintien de la connexion avec la vie extérieure, aux expériences sensorielles antérieures, et d'autre part à « une touche de bien être dans la tourmente » (27) ! Ainsi, les huiles essentielles de lavande et lavandin, de cèdre de l'Atlas, de pamplemousse, de thym ou encore de pin sylvestre, sont autant de senteurs qui relient l'humain à la nature et à l'évasion.

L'usage des huiles essentielles à visée apaisante ou désodorisante par nébulisation, implicitement va diffuser à l'environnement proximal du patient et donc profiter aux soignants. Par rapport aux résultats de notre questionnaire, il est alors étonnant que la majorité des répondants (73,2 %) estime que « c'est un complément thérapeutique qui peut avoir un intérêt pour les patients » et n'exprime pas la possibilité « d'un bénéfice personnel » (28). Pourtant, nous sommes convaincus que si les huiles essentielles sont bienfaisantes pour les patients, un ressenti positif se répercutera pour les soignants. Les résultats de la présente enquête mettent en lumière qu'actuellement, les membres de l'équipe de réanimation sont dans une posture de prendre soin centrée sur le patient, en s'effaçant devant leur rôle de soignant. Dans un contexte où les conditions de travail à l'hôpital sont questionnées, l'abnégation des soignants répondants nous renforce dans l'idée de positionner l'aromathérapie comme un catalyseur de QVT.

Le second questionnaire était destiné au public extérieur. Il était adressé à un public composé de connaissances non soignantes des membres de l'équipe et envoyé via les réseaux sociaux. Ce questionnaire a permis de récolter 53 réponses qui concordent avec le premier questionnaire. En effet, 96 % des répondants sont favorables à l'utilisation de l'aromathérapie en service de réanimation, en prenant en compte que 87 % ont déjà été hospitalisés et fondent leur réponse sur un vécu de prise en soin hospitalière. En priorité, l'utilisation des huiles essentielles est envisagée pour lutter contre l'anxiété (91 %) et les odeurs désagréables (81 %), ce qui rejoint les souhaits du personnel soignant de réanimation. Plus finement, le public extérieur priorise l'hygiène, la lutte contre les infections et l'amélioration de la respiration face aux insomnies.

Pour ne pas conclure...

Suite aux résultats encourageants de cette enquête et au soutien institutionnel, des pistes sont aujourd'hui discutées pour la mise en place d'un dispositif de recherche en méthode expérimentale, voire différentielle (29). Des diffuseurs pourraient notamment être utilisés pour des odeurs en lien avec la mémoire olfactive, « odeurs d'enfance, de sapins pour les fêtes... », tout en tenant compte d'odeurs plus intenses. À terme, l'utilisation des diffuseurs d'huiles essentielles serait associée à d'autres médiations favorisant la relaxation comme la luminothérapie et les massages aux huiles végétales.

Le recours à l'aromathérapie s'appuie sur un constat : « l'ère moderne a fait éclore deux nouveaux obstacles de poids : le stress psychologique et la iatrogénie. Cette dernière est en partie liée au fait que la pharmacopée chimique a de plus en plus souvent peine à répondre de manière satisfaisante aux problèmes de santé sans provoquer d'effets secondaires importants. Citons pour exemple la résistance des germes nosocomiaux aux antibiotiques ou encore les troubles cognitifs chez les personnes âgées sous psychotropes, deux problèmes auxquels l'anesthésiste est régulièrement confronté dans sa pratique courante » (30). De fait, l'aromathérapie est entrevue comme contributive pour améliorer l'approche allopathique et hypnotique et fort logiquement dépendra en grande partie de projets conduits par des équipes soignantes proches des patients et managés par des cadres de santé proches de leurs équipes, ouverts aux changements et à l'innovation. Mais n'est-ce pas là l'essence de la conduite de projet ?

(1) https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/huile_essentielle/185587

(2) Gattefossé, R.M. (1937). Aromathérapie – Les huiles essentielles hormones végétales. Paris : Librairie des sciences Girardot.

(3) Valnet, J. (1984). Aromathérapie se soigner par les essences de plantes. Paris : Le Livre de poche.

(4) https://www.ladepeche.fr/article/2015/09/19/2180612-l-aromatherapie-un-marche-en-pleine-forme-en-france.html

(5) file:///C:/Users/114111/AppData/Local/Microsoft/Windows/Temporary%20Internet%20Files/Content.IE5/1YSC6V30/2.2%20-%20Etude%20march%C3%A9%20de%20l'aromath%C3%A9rapie%20en%20pharmacie%20INTERNET.pdf

(6) Baudoux, D. (2012). Aromathérapie : Mythe ou réalité. Paris : Congrès de la SFAP.

(7) Dessagne, M., et Paladino, E. (2009). L'aromathérapie pour améliorer la prise en charge des patients. Soins aides-soignantes, (703) 26-27.

(8) https://goebformations.com/aromatherapie-experimentations-hopital/

(9) Baudier, E. (2012). Applications hospitalières des huiles essentielles en Belgique francophone. Master de sciences, faculté de pharmacie ULB.

(10) Faure, A. (2013). L'aromathérapie en Rhône-Alpes : exemples d'utilisation thérapeutique des huiles essentielles en soins palliatifs. Thèse de doctorat en pharmacie. Université́ Claude Bernard (Lyon).

(11) Gadenne, A (2014). Aromathérapie à l'hôpital. Repéré à https://www.natexbio.com/aromatherapie-lhopital/

(12) Mayer, F. (2012). Utilisations thérapeutiques des huiles essentielles : Étude de cas en maison de retraite. Thèse de doctorat en pharmacie. Nancy : Université de Lorraine.

(13) https://www.natexbio.com/aromatherapie-lhopital/

(14) https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/chariot-zen-aider-accompagner-malades-hopital-1463637.amp

(15) Laplatine, F., et Rabeyron, P. L. (1987). Les médecines parallèles. Paris : Puf. Que sais-je. Repéré à : https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=2cSBDwAAQBAJ&oi=fnd&pg=PT2&dq=limites+de+l%27aromath%C3%A9rapie&ots=B3KgiDgnVp&sig=OEdz_nBVyeJCnC11_h_Em_2sRyY#v=onepage&q&f=false

(16) Couic-Marinier, F., et Lobstein, A. (2013). Mode d'utilisation des huiles essentielles. Actualités pharmaceutiques, (52)525, 26-„30.

(17) https://www.centreantipoisons.be/autre/les-huiles-essentielles-sont-elles-dangereuses.

(18) Pouchelle, MC. (2003). L'hôpital corps et âme. Essais d'anthropologie hospitalière. Paris : Seli Arslan. P. 14.

(19) https://www.aude-maillard.fr/huiles-essentielles-toxicite-contre-indications-dangers-partie-1/

(20) Revillot, J. M. (2016). Manuel d'éducation thérapeutique du patient. Paris : Dunod.

(21) Gadenne, A (2014). Aromathérapie à l'hôpital. Repéré à https://www.natexbio.com/aromatherapie-lhopital/

(22) Extrait des réponses au questionnaire

(23) Extrait des réponses au questionnaire

(24) Pochar, F., Kentish-Barnes, N., et Azoulay, E. (2007). Évaluation des conséquences psychologiques d'un séjour en réanimation. Réanimation (16), 6, p. 533-537. Repéré à : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1624069307001673

(25) Wieringa, P. (2004). À vue de nez ou du plaisir d'humer. Perspective soignante, (19), p. 18.

(26) Longerich, B. (2011). Odeurs et qualité des soins. Une touche de bien être dans la tourmente. Pratique des soins, (2), p. 40. Repéré à : http://www.evanescence.ch/news/Soins_infirmiers_2011.pdf

(27) Longerich, B. (2011). Odeurs et qualité des soins. Une touche de bien être dans la tourmente. Pratique des soins, (2), p. 40. Repéré à : http://www.evanescence.ch/news/Soins_infirmiers_2011.pdf

(28) Extrait des réponses au questionnaire

(29) Soyer, L., Tanda, N. (2015). Initiation à la démarche de recherche. Traitement des données. Unité d'enseignement 3.4 et 5.6. Semestre 4 et 6. Paris : Vuibert. Collection Référence IFSI.

(30) Abossolo, O. (2009). "L'aromanesthésie", alliance de la technique et du naturel. Phytothérapie européenne (52) Repéré à : http://phytotherapie-europeenne.fr/accueil/aromatherapie?start=15