Appelée à défendre les couleurs d'En Marche aux élections municipales de Paris, Agnès Buzyn a cédé son ministère des Solidarités et de la Santé à Olivier Véran.
Le jeune ministre a pris ses fonctions dans un contexte de crise sanitaire inédit.
Le 16 février, jour de la nomination d'Olivier Véran au poste de ministre des Solidarités et de la Santé en remplacement d'Agnès Buzyn, on comptait 1 700 décès liés au Coivd-19 en Chine et 4 autres décès enregistrés ailleurs dans le monde. Depuis, la situation s'est rapidement dégradée et la gestion de cette crise sanitaire occupe l'essentiel de l'agenda du nouveau ministre. Il en avait d'ailleurs pris la mesure dès son entrée en fonction. Lors de son discours de passation, le 17 février, il déclarait : « Je ressens en entrant dans ce ministère beaucoup de fierté, et j'ai pleinement conscience de l'immense responsabilité qu'implique ma fonction. Parce que je connais bien, d'abord comme médecin hospitalier, et aussi comme parlementaire rapporteur aux affaires sociales, l'ampleur des enjeux qui m'attendent ici au ministère. Il y a dans l'immédiat (...) la gestion de l'épidémie due au coronavirus. »
Les autres chantiers à l'œuvre, à savoir les réformes portées par sa prédécesseur - des retraites, de l'hôpital et de la dépendance – figurent bien sur sa feuille de route, mais sont remis à plus tard, urgence sanitaire oblige.
Olivier Véran, référent santé pendant la campagne présidentielle du candidat Emmanuel Macron, connaissait déjà bien les dossiers en cours avant même sa prise de fonction. Ses premiers pas dans l'engagement politique remontent à 2008, année où il a été élu vice-président et porte-parole de l'Inter Syndicat national des internes des hôpitaux (ISNIH). En 2012, lors des élections législatives, il est suppléant PS de Geneviève Fioraso et la remplace sur les bancs de l'Assemblée nationale alors qu'elle est nommée ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Jusqu'à ce qu'elle reprenne son poste de député, en 2015. Cette même année, il est élu conseiller régional à la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Au cours de ce premier mandat de député, Olivier Véran se mobilise pour défendre l'ouverture expérimentale à Paris d'une salle de shoot, le cannabis thérapeutique, la lutte contre l'anorexie. Il défend aussi le don du sang éthique, anonyme, gratuit et volontaire et prend position pour mettre fin à la discrimination des homosexuels du don du sang. En 2013, il publie un rapport sur l'emploi médical temporaire à l'hôpital. Rapporteur du projet de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) en 2015, sur le volet assurance maladie, ainsi que du volet prévention et promotion de la loi de modernisation de la santé, Olivier Véran se voit confier en 2016 le pilotage du comité de réforme du mode de financement des établissements de santé par la ministre de la Santé de l'époque, Marisol Touraine. En juin 2017, c'est dans les rangs de la République En Marche qu'il est élu aux élections législatives. De retour à l'Assemblée nationale, il devient Rapporteur général de la Commission des affaires sociales (et donc du PLFSS) et Rapporteur du projet de loi organique de la réforme des retraites. Tout en continuant de consulter une demi-journée par semaine au CHU de Grenoble.
Grève illimitée dans les établissements hospitaliers, démission massive de plus d'un millier de médecins-chefs de service de leurs fonctions administratives pour réclamer des embauches et des hausses de salaire, mobilisation des soignants dans les rues de Paris : c'est dans un climat extrêmement tendu qu'Olivier Véran a pris ses fonctions de ministre.
Depuis, il est sur le devant de la scène au quotidien. La crise sanitaire du Covid-19, aussi tragique soit-elle, replace la santé au cœur des priorités nationales. Personnels, infrastructures, équipements, matériels, lits, médicaments... : tout manque ! Et pourtant, les soignants ont répondu présent et redoublé d'efforts, au risque d'être contaminés, pour exercer leur métier : soigner des patients, sauver des vies.
A quel prix ? L'annonce par Emmanuel Macron d'un « plan massif » pour l'hôpital le 25 mars dernier est un début de réponse. Le nouveau ministre de la Santé aura bien plus que des réformes à mener. Car c'est une réelle transformation de notre système de santé qui est attendue !